(Agence Ecofin) - Le ministre ghanéen des Finances, Ken Ofori-Atta (photo), présentera le budget de 2017 ce jeudi après la découverte, le mois dernier, d'environ 7 milliards de cedis (1,6 milliard de dollars) de dépenses non comptabilisées par le gouvernement précédent.
La nouvelle avait pris de court tous les marchés, affaiblissant le cedi et augmentant le rendement des obligations ghanéennes. Le cedi est tombé à des niveaux record tout au long de février. Sa valeur actuelle est de 4,71 contre le dollar sur le marché des changes, établissant sa baisse cette année à 13 %.
Avec des investisseurs plus que jamais méfiants des finances du Ghana, le nouveau gouvernement est confronté à un dilemme. En effet, élu sur les bases des promesses électorales telles que la gratuité de l’enseignement secondaire, la création d’emplois, le nouveau régime ne semble plus détenir toutes les marges de manœuvre pour exécuter son programme.
Les options pour financer les promesses électorales sont limitées. Les dépenses excluant les coûts du service de la dette excédent les recettes de l'État, deuxième producteur mondial de cacao en 2016. « Le nouveau gouvernement fait clairement face au dilemme de dissiper les craintes des investisseurs tout en trouvant des fonds pour promouvoir le secteur privé domestique », a déclaré Simon Quijano-Evans, expert des marchés émergents à Legal & General Group Plc à Londres.
Le déficit budgétaire du Ghana a été de 10,2% du produit intérieur brut l'an dernier, soit près du double des prévisions du gouvernement. Il s’est accentué par la baisse des recettes provenant des exportations de cacao et de pétrole. La dette publique du pays, quant à elle, était de 122 milliards de cedis (26 milliards de dollars), soit 74% du PIB en 2016, avait déclaré Akufo-Addo le 21 février.
Le déficit budgétaire observé l’an dernier implique que le Ghana, un des plus récents exportateurs de pétrole en Afrique, devra emprunter pour rembourser les intérêts de sa dette, a par ailleurs indiqué Ofori-Atta. Le ministre des finances avait pourtant déclaré le mois dernier que le gouvernement mettra en place des allégements fiscaux et d'autres mesures pour soutenir le secteur privé et stimuler l'économie nationale.
Outre les promesses d’une centrale nucléaire, il est prévu de mobiliser 560 millions de cedis (près de 120 millions de dollars) pour aider près de 250 000 agriculteurs dès mars. De plus, la gratuité de l'enseignement secondaire entrera en vigueur à la nouvelle rentrée prévue pour septembre. Le président Nana Akufo-Addo envisage également créer une usine dans chacun des 216 districts du pays et octroyer 1 million de dollars à chacune des 270 circonscriptions parlementaires pour des projets de développement.
Selon le FMI, l'économie du Ghana connaitra une croissance de 7,4% cette année et de 8,4% l'année prochaine. Le Ghana s'appuie également sur un programme du Fonds monétaire international de près d'un milliard de dollars pour soutenir ses finances.
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