(Agence Ecofin) - Le président nigérian Muhamadu Buhari défendra son projet de budget de l'exercice 2017, devant les représentants des deux chambres du parlement, le 14 décembre prochain. Le contenu du message présidentiel n'est pas rendu public, mais déjà des sources proches du gouvernement parlent d'un budget estimé à 7200 milliards de nairas (23,65 milliards $).
Le mois dernier, l'opinion publique était partagée sur la mouture qui permet d'élaborer le projet de budget final. Ce dernier partait d'une considération du baril de pétrole à 42,5 $ et une production journalière de 2,2 millions de barils. Des facteurs que plusieurs jugent irréalistes, notamment pour ce qui est de la production, fragilisée par les attaques dans le Delta du Niger.
Buhari devra donc convaincre dans un contexte de grosses tensions politiques, doublé d'un scepticisme quant à la pertinence de ses choix de politique économique. Celui qui succède à Goodluck Jonathan n'a pas eu la tâche facile. Son précédent budget a été approuvé avec près de 3 mois de retard, affaiblissant la mise en œuvre de la politique fiscale dans le pays.
Face à la baisse des revenus en devises et la quasi-stagnation des dépenses d'importation plusieurs observateurs estiment que la banque centrale a eu tort de maintenir artificiellement le niveau du naira durant une longue période. Une décision qui a donné l'opportunité au marché parallèle de se développer, asséchant le système officiel des devises nécessaires pour les transactions internationales.
L’équilibre semble désormais retrouvé depuis que la valeur de la monnaie nigériane se décide par les mécanismes de l'offre et de la demande. Mais il faut encore gérer une inflation élevée, des taux d'intervention de la banque centrale que le gouvernement demande de baisser et une croissance économique qui est en courbe descendante.
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