(Agence Ecofin) - L’Algérie s’apprête à autoriser le lancement de services financiers islamiques dans le cadre d’un vaste plan de modernisation de son secteur bancaire, encore sous-développé, a rapporté l’agence Reuters le 14 juin, citant le président de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), Boualem Djebbar (photo).
C’est la première fois qu’un responsable du secteur annonce le lancement des services financiers conformes à la Charia dans cet Etat pétrolier d’Afrique du Nord, dont les finances publiques se sont beaucoup détériorées suite à la chute des cours de brut.
M. Djebbar n'a pas donné davantage de détails sur ce plan. Il a cependant souligné qu’un nouveau cadre juridique régissant la finance islamique devrait être finalisé avant l’octroi des premières licences aux banques halal. «Nous y travaillons. Une commission a été créée pour accélérer le processus», a-t-il déclaré.
Les experts et les institutions multilatérales, FMI et Banque mondiale en tête, s’accordent à dire que le système bancaire algérien archaïque constitue un obstacle à l'investissement alors que les autorités tentent de diversifier une économie trop dépendante des hydrocarbures qui représentent 95% revenus des exportations du pays et 60% du budget de l'Etat.
Le président Abdelaziz Bouteflika, qui a promis des réformes profondes dans le secteur financier lors de sa campagne électorale, vient de remplacer le ministre des Finances dans le cadre d’un remaniement ministériel annoncé le 11 juin. Le nouveau grand argentier algérien, Hadji Baba Ammi, qui a notamment occupé les postes de directeur des statistiques à la Banque centrale, de directeur général du Trésor et d’administrateur à la Banque africaine de développement (BAD), a annoncé lors de la prise de ses fonctions que «le secteur bancaire est désormais amené à financer la diversification de l’économie».
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