(Agence Ecofin) - Le comité guinéen chargé d’étudier les conditions d’octroi des licences minières a annoncé, le 9 avril, avoir recommandée le «retrait» des concessions accordées à la société VBG, une coentreprise entre groupe BSGR, de l’homme d’affaires controversé Beny Steinmetz (photo), et le groupe brésilien Vale, en raison des soupçons de corruption entachant leur obtention, il y a six ans.
Le Comité technique de revue des titres et conventions miniers (CTRTCM), qui avait été mis en place après l’élection du président Alpha Condé fin 2010, a expliqué que les titres miniersdétenus par la société VBG sur les gisements de Simandou (blocs 1 et 2) et de Zogota «ont été obtenus à la suite de pratique de corruption».
Le CTRTCM résume, dans un rapport trente pages, le regard que porte Conakry sur une affaire qui mobilise depuis un an, aussi bien le FBI que la justice suisse. «Il existe un ensemble d’indices précis et concordants établissant avec une certitude suffisante des pratiques de corruption entachant l’octroi à BSGR des titres miniers et de la convention minière pour les gisements de Simandou comme pour ceux de Zogota», ont écrit les auteurs du rapport.
Arrêté aux Etats-Unis il y a un an, un citoyen français au cœur de l’enquête internationale a avoué le mois dernier avoir tenté d’acheter le silence d’un témoin clef : la quatrième épouse du précédent chef d’Etat guinéen, Lansana Conté. Cette dernière a, selon le témoin, «usé de son influence pour inciter l’ancien président guinéen à des instructions au Ministres des mines afin que des titres et des conventions minières soient délivrés à BSGR». En 2006, un an après l’arrivée du groupe dans le pays, celle-ci avait commencé à «bénéficier de versements substantiels, de titres miniers, de droits gratuits de participation», notamment via cet intermédiaire français.
C’est sur la base de la proposition du CTRTCM que le gouvernement doit prendre sa décision. Celle-ci, est qualifiée «d’imminente» par un proche du pouvoir à Conakry.
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