(Agence Ecofin) - Les terminaux informatiques peuvent-ils être considérés, dans certains cas, comme des « déchets » ? L’ONG ENDA Ecopole, à Dakar, lance une alerte sur la multitude d’ordinateurs, de téléphones portables, de téléviseurs et de réfrigérateurs d’occasion qui finissent leur cycle de vie en Afrique. Souvent présentés comme des aides au développement, ces appareils ne seraient en fait que des « déchets électroniques », selon le coordonnateur d’ENDA Ecopole, Amadou Diallo.
Pour sensibiliser sur cette question, ENDA Ecopole a organisé, le 22 août 2011, un atelier pour montrer « comment faire face aux déchets électroniques » et expliquer que les appareils usagés venant des pays développés sont porteurs de risques pour la santé des populations et l’environnement. De l’avis de M. Diallo, « les déchets électroniques [vont] probablement être le problème le plus grave que le monde va devoir affronter au cours de ce siècle, surtout dans les pays en développement ». S’il est vrai que « beaucoup de pays en développement font du commerce des déchets électroniques à cause de la pauvreté (…), les bénéfices monétaires à court terme sont de loin contrebalancés par les impacts à long terme sur l’environnement, les risques pour la vie, la santé et l’habitat des populations affectées ».
C’est pourquoi ENDA Ecopole recommande aux pays qui n’ont pas la technologie ou le savoir-faire technique pour manipuler ces déchets en toute sécurité de se tourner vers d’autres formes d’activité économique. L’ONG a mis en place un centre de formation où les jeunes réparateurs de rue pourront apprendre à mieux maîtriser le recyclage de ces matériels. Elle demande, en outre, aux autorités de prendre les dispositions nécessaires pour informer les populations, y compris les habitants des zones rurales, sur les conséquences sanitaires de ces « déchets ».
Malheureusement, beaucoup de pays pauvres, de l’avis d’un participant à l’atelier, ignorent « les règles internationales qui interdisent la décharge ou le mouvement illicite de déchets dangereux ou toxiques ». Ne disposent pas des connaissances nécessaires pour détruire ou entreposer ces déchets en toute sécurité, ils ne savent pas aussi qu’« un ordinateur qui arrive en fin de vie, une fois ouvert, contient au moins 21 produits chimiques toxiques différents ».
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