(Agence Ecofin) - Le transporteur aérien Kenya Airways a révélé sa nouvelle stratégie d'exploitation qui devrait lui permettre de renouer avec les profits, maintenant que les travaux sont achevés sur l'aéroport Jomo Kenyata, son principal hub d'exploitation, lui permettant d’accroître les vols de jour. « Nous aurons désormais plus d'heures d'exploitation et cela se traduira par une utilisation plus efficiente des avions et des équipages », a déclaré Mbuvi Ngounze, le directeur général de la compagnie.
Un symbole fort de cette nouvelle offensive du transporteur sur le ciel africain, est la décision prise de passer à trois vols par jours vers Addis-Abeba, la ville qui abrite le siège d'Ethiopian Airlines, l'actuel leader du secteur en Afrique. Sur les sites de réservation, on a pu remarquer d'ailleurs que cette multiplication des vols vers l'Ethiopie, s'est accompagnée d'une offre de prix plus avantageuse.
Kenya Airways compte aussi porter à 4, le nombre de vols quotidiens vers Johannesburg (capitale économique sud-africaine), une destination très courue dans la région. Bangui (en République Centrafricaine) devrait accueillir trois vols par semaine et quant au Cameroun, la reprise des activités à l'aéroport international de Douala, qui sort de près d'un mois de réfection, devrait améliorer l'exploitation de cette ligne.
Le management de Kenya Airways espère améliorer la connectivité des passager de près de 20% et renouer ainsi avec les bénéfices dans les deux prochaines années. Ces deux dernières années, la compagnie a volé en zone de pertes, en grande partie du fait des investissements effectués pour le renouvellement de la flotte, avec l'acquisition de nouveaux Boeing Dreamliner, qui offrent plus de capacité de transport pour un coût réduit en fuel. L'entreprise devrait aussi bénéficier de la baisse, qui s'annonce durable, des cours mondiaux de pétrole. Elle devrait enfin bénéficier, dans sa trésorerie, des retombées de la cession de deux appareils B 777 acquis en 2004.
Mais en en même temps qu'elle va se battre pour justifier son slogan "Fierté de l'Afrique", Kenya Airways devra aussi convaincre ses investisseurs sur le Nairobi Securities Exchange, le marché financier kényan ou elle est cotée. Même si les grosses acquisitions ou cessions à plus de 10 millions de shillings n'ont pas été légion ces deux dernières années, la valeur boursière du transporteur a chuté de près de 69% depuis son pic de 13,8 shillings/action, atteint le 3 décembre 2013. Elle a débuté d’ailleurs mercredi 30 mars 2016 sur un repli de 3,4%.
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »