(Agence Ecofin) - Dangote Cement présente un profil sérieux de hausse sur le Nigeria Stock Exchange (NSE), selon les analystes de la firme de recherche FBNQuest Research. Ils s’appuient sur le fait que le ratio du revenu de chacune de ses actions sur leur valeur boursière (PER) qui est actuellement de 18,5 est en décote comparée à un PER sectoriel moyen de 22 sur ce marché financier.
Pourtant les performances financières récentes ne semblent pas militer pour cette hypothèse. Le titre affiche un rendement boursier négatif (-28%) depuis le début de l’année. Le premier semestre 2016 a été marqué par des défis, notamment une baisse de 24% des prix d'une année à l'autre, et une hausse des charges (30%) notamment énergétiques.
Mais Dangote a su tirer avantage du marché, tirant profit de la progression des constructions de logements individuels. Ces volumes produits ont affiché une hausse de 39%, tandis que ses concurrentes directes, Lafarge Africa et Ashaka Cement, ont connu un repli de 11% des volumes produits. Dans ce contexte difficile, le groupe s'en sort avec un résultat net semestriel positif de 106, 4 milliards de nairas.
Il est en baisse de 13,7% comparé à celui de la période similaire en 2015, malgré une solide progression de son chiffre d'affaires de la période (292,2 milliards de nairas en hausse de 20%). Mais la première capitalisation boursière du marché financier nigérian possède quelques atouts qui confortent son potentiel haussier. Bien qu’en légère augmentation, le délai de rotation de ses stocks reste à 4,5 jours.
Par ailleurs, ces stocks mettent moins de jours en circulation (88 jours contre 104 à la fin juin 2015), preuve que les produits du groupe se vendent. Enfin, pour ceux qui sont investisseurs du groupe en naira, la plus-value devrait être au rendez-vous. L'effet de dévaluation du naira a eu pour conséquence de générer un revenu potentiel supplémentaire de 68 milliards, qui vient s'ajouter de manière exceptionnelle au revenu net distribuable. FBNQuest s’attend dès lors à une progression de 77% du revenu brut par action.
Sa trésorerie libre s’est légèrement amenuisée et se trouvait au 30 juin 2016 à seulement 46,3 milliards de nairas, contre 59,2 milliards de nairas le trimestre précédent. Mais entre-temps, le groupe a distribué pour 136,32 milliards de nairas de dividendes, le volume le plus important depuis le deuxième semestre 2012.
Idriss Linge
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