(Agence Ecofin) - L'entreprise ivoirienne Filtisac CI, spécialisée dans la production de sacs destinés à l'emballage des produits de base comme le cacao, le café ou le cajou reprend des couleurs avec le retour de la stabilité en Côte d'Ivoire et intéresse de nouveau les investisseurs. Une dynamique qui n'a pas manqué d'attirer l'attention des analystes.
Après deux baisses consécutives en 2010 (-4%) et en 2011 (-10%) de son chiffre d'affaire, que l'entreprise affectait aux effets de la crise ivoirienne, le Chiffre d’Affaires de Filtisac s’est fortement amélioré sur l’année 2012 atteignant 36,35 milliards de FCFA en hausse de 34%. En 2013 la performance de cet indicateur a été moins vigoureuse (+8%) à 39,38 milliards FCFA. Durant ces deux dernières années aussi, l'entreprise a renoué avec les bénéfices, après avoir enregistré des pertes cumulées de 3,685 milliards de FCFA entre 2010 et 2011.
Selon une analyse faite par le chef économiste de l'agence de notation Bloomfield Investment basé en Côte d'Ivoire, cette performance « reflète les actions de reconquête et de consolidation des parts de marchés (40%de progression du chiffre d’affaires par rapport à 2011),de maîtrise des coûts et les bons résultats de ses filiales ». L'analyse ajoute aussi que la mise en place au mois de janvier 2014 d'une nouvelle unité de production de bouchons et de préforme polyéthylène devrait contribuer à améliorer encore ses revenus et son résultat net.
Les analystes du courtier en bourse basé à Dakar, CGF Bourse, sont du même ordre et ajoutent qu'en plus de cela « la politique de distribution de dividende de Filtisac confirme la tendance des résultats nets de la société sur les dernières années ». Ils ajoutent aussi, que sur « les deux dernières années l’entreprise a eu un taux de distribution du dividende avoisinant 80%. Elle a donné un dividende de 355 FCFA en 2012 et 550 FCFA en 2013. »
Des observations qui trouvent un écho sur la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) de l'UEMOA. Depuis le début de l’année 64 606 actions Filtisac ont échangés sur le marché de la BRVM faisant de ce titre l’un des plus liquides avec une moyenne de près de 500 titres transigés par jour. Il figure désormais dans le BRVM 10 qui représente les 10 titres les plus liquides du marché. CGF Bourse relève que derrière cette performance, on peut voir le bon effet de la notation positive de l'agence ouest-africaine de notation (WARA), mais aussi « une politique de distribution de dividende attrayante pour ses actionnaires »
Toutefois, à l'observation, cet engouement des investisseurs en quête de rendements pourrait diluer les perspectives de rentabilité pour ceux voulant investir sur les 26,5% d'actions flottant en bourse. Déjà on peut relever que les performances exceptionnelles obtenues en 2012 ont davantage été le fait d'un retour à la normale, après la sortie de crise conjoncturelle qui a traversé la Côte d'Ivoire.
En plus on relèvera que certaines performances positives réalisées en 2012 et 2013 n'ont pas encore suffit à combler les contre-performances des deux années précédentes. Ainsi sur ces périodes de référence les résultats nets cumulés ont connu une progression moyenne de 5,5%, contre une baisse moyenne antérieure de 7%. Aussi, le résultat d'exploitation connait une évolution moyenne de 2,5%, contre un recul moyen de 5% antérieurement.
Les performances du premier semestre 2014 et les chiffre de l'année apporteront surement des ajustements auprès de ses investisseurs. Le titre reste attractif, mais il faudra, derrière, que le résultat distribuable continue sa belle progression.
Idriss Linge
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