(Agence Ecofin) - L'action de MTN Group affichait une progression de 1,04% ce lundi 27 février 2017 sur le Johannesburg Stock Exchange, le marché financier sud-africain où le groupe de télécommunication est coté. Sur les sept derniers jours, cela représente une progression cumulée de 0,8%. Un faible répit, pour le leader des télécommunications mobile en Afrique.
Sur les cinq dernières années, sa valorisation boursière a chuté de près de 20%. Cette chute est même de 123%, lorsqu'on compare son plus haut niveau de capitalisation boursière atteint en juillet 2014, à celui d'aujourd'hui.
Malgré sa réduction à 1,7 milliard $, l'opérateur le plus présent en Afrique s'est difficilement relevé de la grosse amende de 5,4 milliards $ qui lui avait été initialement infligée par le régulateur des télécommunications au Nigéria, pour n'avoir pas enregistré des utilisateurs, comme le prescrivait la règlementation.
Par ailleurs, le groupe, dans le cadre de l'arrangement de cette situation, s'est engagé à introduire une partie du capital de sa filiale nigériane sur le Nigeria Stock Exchange, diluant ainsi sa part de rentabilité dans ce pays qui est aussi son plus gros marché. Par ailleurs les parlementaires nigérians ont aussi ouvert une enquête sur des transferts présumés illégaux de fonds du groupe vers des paradis fiscaux.
Le Nigéria, pays de toutes les promesses, semble être devenu le cauchemar du telco sud-africain. Dans une communication publiée sur le marché financier de Johannesburg, MTN a annoncé pour la première fois depuis longtemps, que son exercice annuel 2016 se solderait par une perte, tant sur les résultats opérationnels que les résultats de l'ensemble de ses activités.
Le Nigéria une fois de plus est au centre de ce désastre. En plus de l'amende qui impacte négativement son résultat par action de 4,5 rands pour chacune d'elle, les pertes liées aux opérations de change dans ce pays lui auront coûté 3,4 rands par action. A cela, il faut ajouter les dépenses effectuées pour les négociations de l'amende et les charges engagés pour la mise en place de son instrument de promotion de l'actionnariat noir (MTN Zakhele).
Cette contre-performance boursière profite désormais à Vodacom, l'autre gros opérateur coté sur le Johannesburg Stock Exchange, et dont la valorisation boursière a progressivement évolué. Elle se situait le 27 février en hausse de 40% comparée à son niveau d'il y a cinq ans.
Idriss Linge
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