(Agence Ecofin) - Bien qu'il ait réalisé son meilleur premier semestre des 18 dernières années, Tiger Brands a indiqué mardi 25 mai 2016, qu'il craignait un mauvais impact des pressions inflationnistes sur les différents marchés où il est présent. « Nos perspectives pour le reste de l'année restent marquées par des défis, avec des environnements macroéconomiques présentant des risques de repli, tant en Afrique du Sud que dans d'autres pays africains. Cette situation sera rendue plus compliquée par les pressions inflationnistes, qui vont toucher nos différents consommateurs », a-t-elle fait savoir dans un communiqué officiel.
En Afrique du Sud, principal marché du groupe agroalimentaire, les chiffres de l'économie globale ne sont pas très reluisants. Selon une dernière estimation réajustée de l'institut sud-africain de la statistique, la croissance au cours du dernier trimestre 2015 (premier trimestre de Tiger Brands) a été très faible de seulement 0,4%, une situation qui fait aujourd'hui craindre une récession technique selon la plupart des analystes du pays. Sur les autres marchés africains, les économies continuent de subir la pression de la baisse des prix des matières premières. De plus, une incertitude pèse sur les situations monétaires qui attendent la décision de la réserve fédérale américaine au mois de juin prochain.
Malgré ce contexte, l'entreprise a annoncé un bénéfice net de 1,7 milliard de rands (110 millions $) pour son premier semestre s'achevant au 31 mars 2016, en hausse de 27% comparé à celui de la même période en 2015 (1,3 milliard de rands). Elle doit cette performance surtout à la déconsolidation des chiffres de Dangote Flour Mills, sa filiale nigériane qu'elle a dû abandonner du fait de résutats négatifs persistants.
Mais Tiger Brands aura plus à craindre du coût de vente de ses produits que des défis de change. Ces derniers lui ont coûté seulement 30 millions de rands sur la période de référence, alors que ses coûts de produits vendus ont atteint 10 milliards de rands, soit les plus importants des 11 dernières années. Mais à son avantage, elle est parvenue à renforcer sa trésorerie libre, qui a atteint 1,05 milliards de rands, établissant là aussi un record sur la même période.
L'entreprise est aussi parvenue à se redonner des marges par rapport à sa dette. L'encours global de cette dernière est repassé à 9,4 milliards de rands, et son gearing (dette global sur les fonds propres) est désormais de seulement 17%, soit le niveau le plus bas de cinq dernières années. Tiger Brands ne manquera cependant pas de surveiller ses ressources humaines car le rendement par employé à décliné.
Idriss Linge
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