(Agence Ecofin) - Le groupe français de logistique Necotrans confirme ses ambitions pour le continent. Alors qu’il a obtenu la gestion du terminal vraquier à Dakar (Sénégal) et celle du port fluvial de Brazzaville (Congo) en mai 2014, il a déposé le 13 octobre un dossier auprès du comité de sélection pour la gestion du terminal polyvalent de Kribi. Necotrans est opposé à APMT (Maersk) et au philippin ICTSI. Cette annonce intervient alors qu’il avait déposé une semaine auparavant une offre pour le terminal à conteneur de Kribi qui n’a pas été retenue. Une décision qui confirme sa stratégie de se concentrer sur la logistique globale (polyvalent, minéralier, pétrolier, vrac...).
Emmené par Grégory Quérel (photo), appuyé par Jean-Philippe Gouyet, ancien cadre d’EADS en charge de l’Afrique, Necotrans est à l’offensive en Afrique, un continent où il est présent depuis trente ans. Forte d’un financement international de 110 millions d’euros, obtenu en août, la société basée à Paris entend développer ses métiers (logistique, commission de transport, services pétroliers et miniers, distribution d’équipements) et conforter ses positions en Afrique de l’Ouest et du Nord. Mais il vise aussi les territoires prometteurs de l’Est du continent, dont la croissance devrait être dopée par les récentes découvertes massives d’hydrocarbure (Ouganda, Kenya, Tanzanie et Mozambique).
« L’Afrique représente un marché porteur », explique Grégory Quérel, PDG du groupe de 3500 personnes présent dans 42 pays - dont 33 ports en Afrique. « La population est en forte augmentation, une classe moyenne commence à émerger et les activités mines, pétrole et gaz connaissent de nouveaux développements. Le flux logistique africain, qui représente environ 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an, devrait doubler d’ici à 2020 ».
Selon la Banque africaine de développement (BAD), les quantités de marchandises (conteneur, vrac, matériel roulant…) traitées dans les ports africains devraient passer de 265 millions de tonnes en 2009 à 2 milliards de tonnes en 2040. Necotrans mise sur ces futurs marchés et réfléchit aussi à des investissements dans les corridors ferroviaires, en tant qu’opérateur. «L’activité conteneur est importante mais les autres métiers portuaires représentent autour de 70 % de l'activité. Quand la concession d’un terminal est accordée, il faut ensuite développer toutes les activités spécialisées et les corridors terrestres », explique Grégory Quérel.
Le groupe a également reçu des bonnes nouvelles sur le front judiciaire. Alors qu’il avait perdu l’appel d’offres du deuxième terminal à conteneur d’Abidjan au profit de son concurrent Bolloré, l’attribution à son rival a été remise en cause par un avis préliminaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Autre bonne nouvelle pour le groupe français : évincé de Conakry, toujours au profit de Bolloré, le tribunal de commerce de Nanterre a condamné ce dernier en octobre 2013 à verser 2,1 millions d’euros à Necotrans. La Cour commune de justice et d’arbitrage (CCJA) de l’Ohada a aussi condamné la Guinée à lui verser 38,4 millions d’euros.
Necotrans, qui affichait un chiffre d’affaires de 954 millions d’euros en 2013, devrait franchir le cap du milliard cette année.
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.