(Agence Ecofin) - Emirates Airlines, la compagnie aérienne de l'émirat de Dubaï, envisage de réduire la fréquence, voire de supprimer certains de ses vols sur des destinations en Afrique. Sont principalement visés, les pays où les difficultés de change rendent non rentable la desserte. « Nous sommes en train de réfléchir sur ces destinations, pour voir lesquelles ne sont pas rentables pour nous », a fait savoir Tim Clark le directeur général du groupe, selon des propos rapportés par Reuters.
Le manager n'a pas donné de détails sur les décisions qui seront prises, mais il n'est pas exclu que des pays comme le Nigéria, soient dans la ligne de mire. Entre mars 2016 et aujourd'hui, le nombre de passagers a chuté. Nombreux sont ceux qui ne peuvent plus payer un billet d'avion pour des voyages internationaux dont les coûts sont fixés en dollars, en raison de la dépréciation du naira sur les marchés officiels et parallèles.
Les compagnies aériennes étrangères, dont les charges d'exploitation sont majoritairement libellées en dollars, ne pouvaient se résoudre à réduire leurs prix, au risque de sacrifier leur rentabilité. En dehors des prix des billets d'avions, les Nigérians très attirés par les produits importés, ont revu leurs dépenses à la baisse, en raison de l'inflation grandissante et de l'accès restrictif aux devises.
Mais au-delà des raisons économiques, on peut noter que le ciel africain été rendu très compétitif par des compagnies comme Ethiopian Airlines ou Kenya Airways. Même s’ils ne sont qu’à la quatrième et la cinquième place respectivement en termes de passager transportés. Les deux leaders africains du secteur ont poussé le nombre de places disponibles à un niveau record, avec des prix les plus bas jamais vus dans le secteur. Même si on doit passer par Nairobi, Lomé ou Adis Abeba et perdre des heures en escales, voyager via ces compagnies vers des destinations intercontinentales prisées des voyageurs africains est devenu beaucoup plus accessible.
Idriss Linge
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