(Agence Ecofin) - Des actionnaires de Shoprite sont remontés contre l'annonce surprise faite il y a quelques jours, informant que le géant sud-africain de la grande distribution reprendra des actions de Whitey Basson (photo), son directeur général, pour la somme de 1,8 milliard de rands (133,74 millions $).
La surprise des actionnaires est d'autant plus grande que cette décision vient plomber davantage le passif du groupe, qui doit serrer des coudes, pour dégager de la marge et de la rentabilité. Selon des données du rapport annuel de l’exercice 2016, Whitey Basson possédait 9,5 millions de titres Shoprite (1,59% de son capital). Cela suppose que d'autres actions risqueraient d'être cédées.
Le distributeur a expliqué qu'il était contraint de mener cette opération, en vertu d'un accord passé en 2003 avec Whitey Basson, qui n'était à l'époque qu'employé. Ledit accord offrait à Whitey Basson, une option lui permettant de revendre ses actions à Shoprite et se faire payer au prix du jour où ce droit serait exercé.
Ce dernier a pris sa décision le 2 mai 2017, jour où la valeur de l’action a atteint son niveau le plus haut des cinq dernières années (211 rands) sur le Johannesburg Stock Exchange. Hors la grande difficulté actuellement réside dans l'incapacité à retrouver l'accord à la base de cette décision, dans les différents rapports annuels précédents.
L'affaire prend désormais des allures d'une bataille au sein du groupe des actionnaires. Selon un d'eux, il est question de transparence, car cette décision n'est pas claire aux yeux de beaucoup. La décision doit encore faire l'objet d'un vote en Assemblée générale.
Les analystes pensent que le président du conseil d'administration de la société Christo Wiese, qui contrôle 15,9% du capital social, devrait voter favorablement. Mais il aura face à lui la Public Investment Corporation, le fonds de pension public qui représente les intérêts des fonctionnaires sud-africains, qui risque de voter contre.
D’autres analyses suggèrent quant à eux que Shoprite peut payer la note sans problème, surtout que cela ne représente qu'une prime de 5,4% sur la valeur de l'action au moment de la signature de l'accord présumé. Un autre argument qui fait surface est que le poids lourd de la grande distribution en Afrique, peut régler la note sans beaucoup souffrir, au regard des projections de son chiffre d'affaires, qui se situe à 150 milliards de rands.
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »