(Agence Ecofin) - Vincent Bolloré a essuyé ces derniers jours les tirs croisés des ONG, des organisations paysannes africaines et du ministre du Commerce de Côte d’Ivoire.
Cette semaine, alors qu’il vient tout juste de solder un conflit avec l’ONG Sherpa concernant sa participation dans la société camerounaise Socapalm, c’est une coalition de 12 ONG, parmi lesquelles Oakland Institute (USA), Foi & Justice (Cameroun), Grain (international) et Swissaid (Suisse) qui l’accusent de «recourir à l'intimidation pour museler l’opposition à leurs projets» d’huile de palme et « d’accaparement des terres agricoles » en Sierra Leone.
Au Libéria, les villageois ont procédé à l’occupation de terrains de la plantation SRC. Et en Côte d’Ivoire, les riverains de la SoBG (Société des caoutchoucs de Grand-Béréby) ont mené une marche vers le siège de l’entreprise pour revendiquer des terrains, abusivement occupés selon eux, par les plantations. De plus, ces différents mouvements paysans ont décidé de se coordonner pour mener la vie dure à l’homme d’affaire breton.
En ce qui concerne les activités portuaires du groupe Bolloré, l’ambiance n’est guère plus pacifique. En conflit avec le groupe CMA CGM à propos de l’attribution du 2eme terminal du Port d’Abidjan, le groupe Bolloré l’est également avec le groupe Necotrans pour ce qui concerne le port de Conakry.
Et pour clore cette semaine de tous les ennuis, c’est le ministre du Commerce de Côte d’Ivoire, qui conteste l’attribution à Bolloré Africa Logistics du second terminal du Port d’Abidjan : « C’est déjà bien que Bolloré ait pu conserver le premier terminal, obtenu dans des conditions obscures en 2004. On lui maintient son premier terminal, de grâce ne lui en donnons pas un second », a déclaré le ministre Jean-Louis Billon qui laisse par ailleurs entendre qu’en 2004 le groupe Bolloré aurait tenté de le corrompre.
C’est par le canal du magazine parisien Jeune Afrique, dont il est actionnaire, que Vincent Bolloré a rapidement répondu à Jean-Louis Billon : « Nous avons présenté la meilleure offre car nous sommes ceux qui croyons le plus dans le potentiel de développement et de croissance de la Côte d’Ivoire » a déclaré Vincent Bolloré. Le ministre appréciera.
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