(Agence Ecofin) - Dans un récent rapport publié par la banque centrale en Afrique du sud (South African Reserve Bank), il ressort que le bénéfice net d'exploitation des entreprises sud-africaines cotées et non cotées, a globalement baissé de 3,8% pour la période s'achevant au 31 décembre 2015. Cette performance est la pire depuis le repli de 2,2% concédé sur cet indicateur en 2008 au début de la crise financière internationale.
Dans les mêmes proportions, la contribution des bénéfices nets des entreprises sud-africaines au Produit Intérieur brut a chuté à 15,5% sur la période de référence, et représente la plus faible position depuis 1999, loin derrière le pic de 20,4% réalisé en 2007. Ce chiffre global renferme toutefois des disparités. Les bénéfices nets des secteurs non financiers ont contribué négativement avec une baisse de 6,1%, tandis que les entreprises des secteurs financiers, malgré les défis auxquels elles font faces, ont eu une contribution positive de 4,3%.
Mais l'embellie ne devrait pas durer pour le secteur bancaire en Afrique du sud, du moins selon des analystes de Standard & Poor's. Ces derniers ont projeté le 28 avril 2016 dernier un repli de la rentabilité des banques sud-africaines en raison d'une croissance terne, une hausse du chômage et des taux d’intérêts, qui entraîne une hausse des risques sur le remboursement des créances.
Par ailleurs, les statistiques de la banque centrale sud-africaine révèlent que des secteurs comme ceux de la fabrication des biens, ont connu une contribution négative de près de 14% sur le PIB, alors que les bénéfices globaux du secteur minier ont baissé de 3,9%.
Dans ce contexte, Arthur Kamp un analyste chez l'assureur-investisseur sud-africain Salam, prédit un effet de plomb sur les investissements et donc sur la création d'emplois, les niveaux globaux des salaires et le volume de la consommation, une des composantes importantes du Produit Intérieure Brut.
Le FMI lui aussi n'est pas des plus optimistes. Dans ses perspectives économiques réajustées pour l'Afrique subsaharienne, l'institution prévoit en 2016, une croissance du PIB réel (avec prise en compte de l'inflation) de seulement 0,6%, contre 1,3% pour l'exercice 2013. Le PIB par habitant devrait connaitre une récession de 1% en 2016.
Pour ce qui est des entreprises cotées, plusieurs d’entre elles continuent d’améliorer leurs marges, grâces aux revenus de leurs opérations d’exploitation réalisées en dehors de l’Afrique du sud, et qui bénéficient de l’effet positif d’une monnaie sud-africaine plus faible. Mais les perspectives du PIB extérieur restent faible, en raison du ralentissement persistant des économies émergentes, dont dépend notamment le secteur minier sud-africain.
Idriss Linge
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