(Agence Ecofin) - En Afrique, Danone veut reproduire sa success-story asiatique. Le géant laitier a récemment prouvé son intérêt pour le continent africain en lui dédiant depuis le début de l’année un pôle spécifique dirigé par Pierre-André Térisse (photo). Se confiant au magazine français Jeune Afrique, ce vétéran de l’épopée asiatique du groupe, a indiqué que la priorité pour lui était moins une progression spectaculaire du chiffre d’affaires sur les premières années, qu’une occupation stratégique du marché et une diversification du portefeuille des produits offerts.
«Ce qui m'intéresse, ce n'est pas de savoir si on fera 2, 3 ou 4 milliards de chiffre d'affaires demain mais plutôt comment nous allons passer d'une dizaine de pays couverts à 20 demain ou peut-être 30. Ou encore comment nous allons passer de deux "métiers" en Afrique aujourd'hui - les produits laitiers et la nutrition infantile - à trois métiers avec les boissons.» a-t-il déclaré avant d’insister sur la nécessité de chercher en Afrique les moyens, d’y performer en étant «pertinent localement» dit-il.
Selon le dirigeant, l’une des clés pour parvenir à atteindre ces buts est de miser sur les ressources humaines du continent, en réduisant la proportion des expatriés employée par la compagnie et en donnant leur chance à des professionnels locaux tout en s’appuyant sur approche genre. «Je suis convaincu que le plus gros défi pour Danone, et pour tout le monde d'ailleurs, en Afrique ce sont les ressources humaines.» a-t-il affirmé.
Le second pari de Pierre-André Térisse est l’approvisionnement en matière premières produites sur le continent. «Se baser sur des matières premières plus locales permet à la fois d'avoir plus de résilience dans le business, parce que la structure de coût est plus stable dans le temps, et de créer des produits qui s'ancrent dans la culture locale.» déclare-t-il.
Aaron Akinocho
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.