(Agence Ecofin) - Le groupe sud-africain SAB Miller a plongé de 3,34% sur le marché financier sud-africain et de 3,2% sur la bourse de Londres. Les investisseurs ont été informés, de ce que le deuxième brasseur au monde, pourrait ne pas donner une suite positive, aux discussions actuellement en cours, pour une fusion avec le néerlandais Anheuser-Busch InBev.
Cité par des médias sud-africains, le directeur du Public Investment Corporation, le fonds de pension des fonctionnaires sud-africains qui gère 180 milliards $ d'actifs et qui est le quatrième actionnaire de SAB Miller avec 3,14% de parts, a indiqué qu'il n'était pas partant pour l'offre qui leur avait été faite par le premier brasseur du monde.« Franchement je n'y suis pas favorable, nous risquons, dans cette voie, créer une espèce de monopole qui aura un impact sur l'économie mondiale et les consommateurs », a fait savoir Daniel Matjila (photo). Toutefois, il n'a pas été clair sur la position de son institution, si une autre offre était formulée avec un prix suffisamment attractif.
Par ailleurs, le marché a été informé de ce que les volumes de vente du deuxième trimestre et du premier semestre 2015 de SAB Miller, ont terminé en hausse au 30 septembre 2015, tirés par la croissance des ventes en Afrique et Amérique latine. Cependant ses revenus se sont repliés de 9%, en raison des contraintes de change dans certains des pays où le groupe opère.
Malgré le repli sur le Johannesburg Stock Exchange, le sentiment des investisseurs demeure positif, avec une forte domination des ordres d'achats. Des analystes pensent qu'il sera difficile pour l'actionnariat de SAB Miller, de résister à une offre sérieuse de son concurrent. Plusieurs de ses actionnaires ne se sentent pas gênés à l'idée de la création d'un super géant de la bière, avec une capacité de production de 780 millions d'hectolitres par an, soit quatre fois la production actuelle de Heineken, le troisième mondial.
Rappelons aussi que le commentaire de Public Investment Corporation, intervient quelques temps après la tentative ratée en 2014 de SAB Miller de prendre le contrôle du groupe Heineken. A ce moment là, les spécialistes estimaient déjà que cela donnerait naissance au plus gros brasseur du monde.
La date butoir du 16 octobre pour effectuer une offre est désormais attendue, maintenant que les résultats sont disponibles. Pour beaucoup d'observateurs toutefois il n'est pas exclu qu'il y ait une demande de report.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.