(Agence Ecofin) - Une lutte pour la survie. C’est ainsi que Kevin Lovell, qui dirige l’association sud-africaine de la volaille (SAPA), décrit la situation que connaît actuellement sa filière. Entre la guerre des prix initiée par la volaille importée et la sécheresse du siècle qui affecte l’approvisionnement des élevages en aliments, la filière sud-africaine est à la peine.
Selon Reuters, l’Afrique du Sud a importé quelques 288 000 tonnes de volailles pour le compte du premier semestre de cette année. Ces importations proviennent essentiellement de l’Union européenne (45,5%) et du Brésil (43,2%) tandis que le reste vient des USA.
Mais en dépit de ses parts encore faibles dans les importations de volailles de l’Afrique du Sud, c’est bien ce dernier pays qui cristallise toutes les peurs. En effet, l’ouverture en juin du marché sud-africain aux importations de volailles en provenance des USA au terme d’une longue bataille entre Washington et Pretoria donne désormais le droit aux producteurs américains d’expédier quelques 65 000 tonnes vers la nation arc-en-ciel chaque année.
Cette décision effraie dans un contexte où la filière a déjà connu la perte de 1000 emplois en 2016 et pourrait, selon Kevin Lovell, voir ce nombre passer à 5000 d’ici la fin de l’année.
Une douzaine de petits producteurs ont déjà mis la clé sous la porte tandis qu’Astral, le leader sud-africain de la volaille, a indiqué qu’il a été contraint de procéder à des réductions d’effectifs. Pour sa part, RCL Foods a annoncé un recul de 12,2% de son bénéfice annuel en raison d’un marché sur-approvisionné et des prix élevés des aliments pour la volaille.
Aaron Akinocho
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.