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« La mobilisation des ressources pour de nouveaux investissements reste la clé de la réussite pour la CIE »

  • Date de création: 24 novembre 2014 09:06

(Agence Ecofin) - Directeur général adjoint de la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE), Stéphane Dauriac a accepté d’aborder la question des performances financières et des perspectives de l’entreprise, dans une Côte d’Ivoire sortie de crise et aujourd’hui en pleine croissance.

Agence Ecofin : Au regard de vos dernières performances, on remarque que la Compagnie Ivoirienne d’Electricité a amélioré sa capacité à générer du cash-flow, qu’est ce qui peut expliquer cette dynamique, la fin de la crise socio politique en Côte d’Ivoire ou bien le fruit de réformes structurelles ?

Stéphane Dauriac : Les deux facteurs ont joué sur cette amélioration de la trésorerie constatée à fin 2013. L’ajustement conjoncturel : la crise post-électorale de 2011 avait fortement impacté la CIE, avec une forte baisse des consommations, une explosion de la fraude, une forte augmentation des impayés, tant sur les particuliers que sur les entreprises, et des pertes d’actifs d’exploitation importantes. Les impacts de la crise de 2011 ont perduré jusque 2013.

Concernant les mesures structurelles, au niveau du secteur électrique, la CIE a mené plusieurs chantiers pour améliorer sa performance, et notamment le rendement de distribution et le taux d’encaissement. En parallèle, la CIE qui, en tant que gestionnaire délégué porte pour le compte de l’Etat les flux financiers du secteur dans son bilan, peut être facilement impactée par les évolutions de l’équilibre financier du secteur et donc par les mesures prises par l’Etat pour corriger les facteurs structurels du déficit du secteur électrique, sans que cela n’affecte sa situation financière propre.

AE : Avec un potentiel de croissance encore important (seulement 26% de taux d’accès  et une demande en forte croissance) et deux notations financières, la question qu’on se pose est celle de savoir si on peut s’attendre à voir la CIE recourir au marché de la dette?

SD : La CIE a un contrat d’affermage avec l’Etat pour l’exploitation et la maintenance des unités de production, des réseaux électriques de transport  et de  distribution de l’Etat, ainsi que pour la gestion commerciale et clientèle, la facturation et le recouvrement des clients. Les investissements dans les centrales de production d’électricité et dans les réseaux sont  donc de la responsabilité de l’État. Les investissements de la CIE concernent uniquement les moyens d’exploitation : compteurs, matériels roulant, outillage, informatique. A la sortie de la crise, le niveau d’investissement de la CIE a été fortement relevé pour faire face aux remplacements du matériel volé ou détruit durant la crise post-électorale de 2011 (30% du parc de véhicules volés ou détruits, agences saccagées, outillages volés), et au redéploiement en zone ex CNO.

Dans un second temps, la CIE a financé les actions de lutte contre la fraude et le renforcement des moyens d’exploitation par sa trésorerie d’exploitation. Cependant, dans une perspective de poursuite de la forte croissance de la consommation, en corrélation d’une part avec les projections élevées concernant le taux de  croissance de l’économie sur les cinq prochaines années et, d’autre part,  avec les  politiques de facilité d’accès à l’électricité que le gouvernement souhaite développer, la CIE en qualité de partenaire de l’Etat peut être amené à réaliser des investissements (augmentation du parc de compteurs et des autres matériels d’exploitation)  qui pourraient être financés par un recours au marché.

AE : On reste sur cette question pour dire que les défis en termes d’équipement et d’infrastructures sont réels et constituent un risque sur la crédibilité pour votre entreprise. Que pouvez-vous dire sur ce sujet pour rassurer vos investisseurs surtout lorsqu’on sait que malgré un retour de conjoncture positive, votre revenu net a légèrement baissé entre 2012 et 2013?

SD : Tout d’abord, le repli du résultat net de 2013 par rapport 2012 de seulement 110MCFA n’est pas significatif. De plus, ce résultat marque l’amélioration de nos résultats opérationnels. Même si les défis sont importants, nous restons confiants dans la grande capacité de l’entreprise, accompagnée de ses partenaires et notamment son actionnaire de référence Eranove, à conduire la mission de service public que l’Etat a bien voulu nous confier tout en  garantissant à nos actionnaires une rémunération satisfaisante.

Néanmoins, comme vous le soulignez, les retards d’investissements dans les infrastructures électriques pèsent sur les performances opérationnelles du système de l’électricité ivoirien (notamment par des pertes techniques importantes et une dégradation de la qualité de l’énergie fournie aux clients), et sur notre activité car ils induisent des augmentations de nos budgets de maintenance.

Cependant, depuis 2011, les investissements cumulés de l’Etat et des opérateurs privés dans le domaine de l’électricité ivoirien, s’élèveraient à  3500 milliards de CFA, selon la retranscription d’interview du Ministre de l’Energie et du Pétrole. Dès la sortie de la crise, le gouvernement a lancé des programmes d’investissements d’urgence sur le réseau et  contractualisé avec les producteurs privés l’augmentation des capacités des centrales  existantes de près de 500 MW (CIPREL, AZITO, Aggreko) et de la production de gaz (Foxtrot). A cela s’ajoute le lancement de la construction du barrage de Soubré qui permettra en 2017 d’augmenter fortement la production hydraulique du pays.

 En 2015, une partie des importants  programmes d’investissements d’urgence devraient être mis en service, ce qui devrait permettre une amélioration des performances. Pour les prochaines années, compte tenu de la forte croissance attendue des consommations, et du rattrapage d’investissement  à réaliser  la mobilisation de ressources pour de nouveaux investissements (infrastructures de l’Etat et producteurs indépendants) reste la clé de la réussite.

AE : Est-ce que la récente remontée du cours de l’action CIE sur la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières de l’UEMOA (+7,8% depuis le 1er janvier 2014) peut être interprétée comme le fait de bonnes nouvelles lors de  l’annonce des résultats intérimaires ?

SD : Les résultats semestriels sont conformes à nos prévisions, même si les conditions d’exploitation ont été difficiles avec l’arrêt d’une des turbines de la centrale d’Azito depuis juin, et une mauvaise pluviométrie sur dernier semestre 2013 qui n’a pas permis de disposer de la capacité de production hydraulique voulue en ce début d’année 2014. L’activité est en hausse grâce à la forte croissance économique de la Côte-d’Ivoire et aux progrès enregistrés dans l’amélioration du rendement de distribution. Cette croissance de l’activité a permis de poursuivre le redéploiement dans les zones ex CNO avec des actions fortes sur les comptages, d’accentuer les actions de luttes contre la fraude et de renforcer les opérations de  maintenance sur les réseaux perturbés.  De plus, l’adoption en mars 2014 par la Côte d’Ivoire d’un code de l’électricité réprimant sévèrement les actes de fraudes, de vols et de vandalisme sur les réseaux devrait permettre d’améliorer les performances opérationnelles du système électrique.

AE : L’actionnaire de référence (Finagestion) a changé de  nom et s’appelle désormais Eranove. Est-ce juste un changement d’image ou alors l’expression d’une dynamique nouvelle pour le secteur électrique ivoirien ?

SD : La nouvelle raison sociale de notre actionnaire Eranove correspond à une volonté du groupe de se doter d’un nom qui reflète mieux son image et ses valeurs. « Eranove » symbolise le vœu commun de tous les collaborateurs du groupe, et de ses clients institutionnels et privés, de s’engager dans une ère nouvelle, une époque d’innovations pour rendre accessibles au plus grand nombre les services essentiels de la vie.

Son identité visuelle intègre des signes directement inspirés des motifs africains traditionnels, assemblés les uns aux autres ; ils forment le continent africain, et symbolisent toute sa diversité, son dynamisme et son rayonnement. Avec ce nom l’actionnaire de référence a développé une communication qui relaie ses valeurs de performance, d’africanité, de rigueur, de diversité, de créativité et de responsabilité. L’objectif est de faire connaitre plus largement la vision du groupe.

D’après les études de la Banque mondiale,  plus de 500 millions d’individus n’ont pas accès à l’électricité en Afrique et 300 millions n’ont pas d’accès à l’eau. Dans ce contexte, les opportunités de développement sont nombreuses. Pour y répondre, Eranove propose une offre innovante. L’offre du groupe se fonde sur une combinaison alliant les expertises des sociétés du groupe, des partenaires technologiques de référence internationale et un ancrage local garant de pérennité.  Cette offre est en train de porter ses premiers fruits avec de nombreux projets en cours d’instruction à travers l’Afrique.

Propos recueillis par Idriss Linge


 
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