(Agence Ecofin) - Les transferts d’argent des migrants vers l’Afrique subsaharienne ont connu un repli de 6,1% en 2016, à 33 milliards $, en particulier en raison de l’atonie des économies européennes. C’est ce qui ressort de la dernière édition de la note d’information de la Banque mondiale sur les migrations et le développement, publiée le 21 avril 2017 à l’occasion des Réunions de printemps.
Exprimée en dollars, cette contraction reste encore plus accentuée. Ceci est dû à l’effritement de certaines devises européennes notamment l’euro, vis-à-vis de la monnaie américaine.
« Les envois de fonds des travailleurs migrants sont une importante source de revenus pour des millions de familles dans les pays en développement. Aussi la baisse de ces transferts d’argent peut-elle avoir des conséquences graves sur la capacité de ces ménages à se soigner, scolariser leurs enfants et s’alimenter correctement.», a indiqué Rita Ramalho, directrice intérimaire du Groupe des indicateurs mondiaux de la Banque mondiale.
Le ralentissement de ces transferts est également dû à la baisse des prix des produits de base, en particulier du pétrole et du système de contrôle de changes implémenté dans certains pays comme le Nigeria. Ce type de contrôle vise notamment à contrer les envois de fonds informels pour lutter efficacement contre le blanchiment d’argent et la criminalité financière. Résultat, le Nigeria a connu une baisse de plus de 10%.
La note indique ensuite que l'Afrique subsaharienne demeure la région la plus chère en matière de coûts du transfert, avec des frais représentant environ 9,8 % de chaque transaction.
En 2016, la performance globale avait déjà régressé de 2,4 %, à 429 milliards $. Selon les données de la Banque mondiale, les transferts d’argent vers l’Afrique subsaharienne devraient augmenter de 3,3 %, à 34 milliards de dollars contre une progression de 3,3%, à 444 milliards de dollars en 2017, vers l’ensemble des pays en développement.
Fiacre E. Kakpo
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