(Agence Ecofin) - Le nouveau Produit intérieur brut (PIB) du Nigeria, issu d’une mise à jour statistique, pourrait être un indice de la sous-évaluation du PIB de plusieurs autres pays du continent, a estimé la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA). «Le nouveau PIB du Nigeria a des implications importantes pour le reste du continent. Il pose la question de savoir s'il y a d'autres économies africaines dont le PIB est systématiquement sous-estimé», a déclaré le secrétaire exécutif de la CEA, Carlos Lopes (photo), cité dans un communiqué publié par la CEA.
Le Nigeria a soufflé, début avril, à l’Afrique du Sud, le titre de première économie africaine suite à une actualisation de la méthode de calcul de son PIB. Grâce à ce nouveau calcul, le premier producteur de pétrole du continent a enregistré un PIB de 509,9 milliards de dollars, ce qui en fait la 26eme économie mondiale. La révision a également débouché sur un nouveau revenu par habitant qui est également passé de 1555 dollars à 2689 dollars. Le ratio dette/PIB du Nigeria est aussi passé de 19 % à 11 %.
Pour déterminer ce PIB recalculé, le Bureau national des statistiques du Nigeria a utilisé 2008 comme année de référence, au lieu de 1990, reflétant ainsi les évolutions des indices de la production et de la consommation en une vingtaine d’années. «L'amélioration de la qualité des données donne une image plus large de la taille et de la structure de l'économie nigériane», a déclaré M. Lopes, qui appelle les pays africains à emboîter le pas au Nigeria en modifiant les méthodes de calcul de leur PIB.
«Comme le montre le cas du Nigeria, il est essentiel pour les pays africains de changer la base et de refixer les points de référence des chiffres de leurs PIB, en prenant en compte les listes actuelles dans le panier des produits et des activités qui sont les plus révélateurs de la taille, de la structure et des tendances de l'économie», a-t-il affirmé.
D’ores et déjà le Kenya a annoncé son intention de changer la méthode de calcul de son PIB. Selon les analystes, la mise à jour statistique doit en effet porter le PIB du Kenya de 41,6 milliards de dollars à 50 milliards de dollars en 2013. Le revenu par habitant passerait, quant à lui, de 943 dollars à 1136 dollars, ce qui classerait le pays dans le groupe des pays à revenu intermédiaire, selon les critères de la Banque mondiale.
Les statisticiens des Nations unies recommandent aux pays de modifier tous les cinq ans le mode de calcul de leur produit intérieur brut pour prendre en compte les évolutions dans la production et la consommation, mais de nombreux pays africains ne respectent pas cette norme.
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