(Agence Ecofin) - Selon les 17 économistes et analystes interrogés par Bloomberg, le maintien du taux directeur à 14% par le Comité de gestion de la politique monétaire du Nigéria, dirigé par le gouverneur Godwin Emefiele (photo), n’est pas susceptible d’imprimer les changements dont l’économie nigériane a besoin pour se relancer. Mais, face à une économie en pleine récession, une inflation en hausse et un taux de change rigide, la Banque centrale nigériane n'aura pas d'autre choix que de maintenir son taux directeur.
La politique de change est en effet devenue un point essentiel pour le comité alors que le pays veut maintenir un régime de flottement de sa monnaie et a déjà restreint les importations de biens. Une mesure qui a contribué à une augmentation rapide des prix à la consommation. Toutefois, Emefiele a déclaré le 11 mars que permettre au naira de flotter librement nuira à l'économie, qui a connu une récession de 1,5% l'année dernière, soit sa première contraction depuis 1991.
Yvonne Mhango, économiste chez Renaissance Capital, a déclaré à Bloomberg: « ils ne vont pas réduire le taux directeur parce que l'inflation reste élevée, et ils ne vont pas l’augmenter parce que cela entravera la croissance ». Selon l’économiste, toute politique visant la croissance devra être conditionnée par une politique de change plus souple qui entraîne un affaiblissement du naira.
Les devises étrangères disponibles pour importer du carburant et des denrées alimentaires ont contribué à l'accélération de l'inflation, la poussant en janvier à son niveau le plus élevé en plus de 11 ans.
Fiacre E. Kakpo
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