(Agence Ecofin) - Les nouvelles données de la banque de Tanzanie (BoT) montrent que la valeur des exportations de biens manufacturés a chuté de 272,4 millions de dollars (607,5 milliards de Sh) l'année dernière. Si la tendance se poursuit, il est peu probable que la Tanzanie devienne une économie industrielle à revenu intermédiaire telle qu'il est envisagé dans le deuxième plan quinquennal de développement dont la mise en œuvre va de 2016/17 à 2020/21. Un total de Sh107 trillions provenant des secteurs public et privé est nécessaire pour financer le plan.
Cependant, le gouvernement croit que ce qui s'est passé l'an dernier n'avait rien d’inquiétant. « Les données sur les exportations changent constamment en fonction des circonstances. Parfois, les exportations augmentent, parfois elles tombent ... rien d'inhabituel», a déclaré le ministre de l'Industrie, du Commerce et de l'Investissement, Charles Mwijage (photo), à The Citizen.
La valeur des exportations de produits manufacturés avait franchi la barre des 1 milliard de dollars en 2012 pour atteindre 1,037 milliard de dollars, contre 861 millions de dollars en 2011. Elle avait également grimpé à 1,23 milliard de dollars et 1,36 milliard de dollars respectivement en 2014 et 2015, avant de tomber à 1,09 milliard de dollars en 2016, selon la Banque de Tanzanie (BoT).
La BoT indique dans sa revue économique mensuelle de janvier 2017 qu'il y a eu une baisse accentuée des exportations de produits tels que l'huile comestible, les produits en plastique, la céramique et la verrerie. Les fabricants ont été surpris par ces données et ont demandé qu'on leur donne assez de temps pour analyser la tendance. «Nous avons un chiffre global. Nous devons procéder à une analyse sectorielle de façon plus approfondie», a déclaré le Premier vice-président de la Confédération des industries de Tanzanie, Jayesh Shah, à The Citizen.
Selon les données de la BoT, il est évident que le secteur manufacturier, comme d'autres secteurs clés, a souffert d'une forte baisse du crédit. Les banques ayant adopté une approche plus prudente en matière de prêts en réponse à une situation de liquidité serrée. L'illiquidité a été en partie attribuée à la décision du gouvernement de transférer les dépôts des institutions publiques des banques commerciales à la BoT et aux prêts improductifs.
Le total du crédit au secteur privé a diminué de 7,2% au cours de l'année 2016. Les créances douteuses représentaient en moyenne 9,5% de l'ensemble des prêts consentis contre une cible inférieure à 5%. Le taux d’accès au crédit dans le secteur manufacturier a baissé l’an dernier de 4%, au même titre que l'ensemble du secteur privé qui a enregistré une baisse du crédit tout au long de l'année.
Fait intéressant, les données de la BoT montrent toutefois que les importations de matières premières ont augmenté de 18,5 % en 2016. En revanche, le nombre de nouveaux projets a sans doute baissé l'an dernier, comme en témoigne une baisse de 52% (618,3 millions de dollars) de la valeur des importations de machinerie et d’équipements de transport. Cette baisse serait liée en grande partie à l'achèvement de certains grands projets, notamment la construction d'une cimenterie à Mtwara, les centrales électriques et les activités d'exploration.
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