(Agence Ecofin) - En dépit de la remontée des cours du pétrole, le Nigeria devra dévaluer le naira. C’est l’avis de la Standard Chartered Plc et du gestionnaire d’actifs londonien Duet. «La hausse des cours du pétrole ne suffira pas à éliminer la nécessité de mettre en œuvre un changement.» estime Ayodele Salami responsable des investissements chez Duet.
Le Nigeria n’attirera pas des rentrées de devises à moins de dévaluer sa monnaie, estime-t-il. La hausse du dollar, et le spectre de la première année de récession du pays depuis 1991 contraignent les entreprises à se tourner vers le marché noir où le dollar s’échange à 493 nairas soit 60% de plus que le cours officiel. Six mois après la décision de la banque centre de laisser flotter partiellement la monnaie, le devise nigériane a chuté de 40%.
Opposé à toute idée de dévaluation du naira, qu’il avait qualifié de «meurtre», le président nigérian Muhamadu Buhari a indiqué en fin d’année dernière qu’il maintenait cette position. «Il est possible qu’ils se retrouvent contraints d’adopter un régime monétaire plus flexible. Cependant, les décideurs politiques ne montrent actuellement aucun signe allant dans ce sens» estime Samir Gadio, responsable de la stratégie africaine de Standard Chartered qui prévoit que le taux de change officiel soit maintenu au moins durant le premier semestre de cette année.
Si les contrats à terme qui arriveront à maturité dans un mois ont vu leur valeur progresser de 0,1% et évaluent désormais le dollar à 318,75 nairas, ceux dont la maturité est de six mois tablent sur un dollar à 363,5 nairas, ce qui indique le pari pris d’un naira dont la valeur reculera de 14% d’ici là.
Aaron Akinocho
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.