(Agence Ecofin) - En prélude au sommet de l’Elysée pour « la Paix et la Sécurité en Afrique » qui se tiendra le 6 et 7 décembre 2013, plus de 600 personnalités ont participés hier à une conférence économique, consacrée aux partenariats économiques, industriels et financiers entre entreprises africaines et françaises dans des secteurs clés comme l’agriculture, l’énergie, le transport, le développement urbain, les biens de grande consommation, la santé, le tourisme et la sécurité.
La manifestation a été marquée par la présence de Macky Sall, président du Sénégal, d’Alassane Ouattara, président de Côte d’Ivoire, de Jakaya Kikwete, président de la Tanzanie et du président François Hollande qui a profité de cette occasion pour annoncer sa volonté de créer en 5 ans 200 000 nouveaux emplois sur le sol français en doublant les échanges économiques entre l’Afrique et la France.
«Il faut tenir un langage de vérité: la croissance de l'Afrique nous entraîne, son dynamisme nous soutient, sa vitalité nous stimule. La France a besoin, pour soutenir son économie, de l’Afrique, dont la croissance a dépassé 5% ces dix dernières années », a justifié Pierre Moscovici ministre français de l’Economie. «Il y a eu une surappréciation du risque pour les investissements en Afrique, mais aujourd’hui, le risque entrepreneurial est de ne pas y être», prévient Philippe Gautier, directeur général adjoint du Medef International.
Cette « nouvelle stratégie de conquête » française s’inspirera des recommandations du rapport Védrine-Zinsou-Thiam-Sévérino-El Karaoui intitulé « Un partenariat pour l’avenir : 15 propositions pour une nouvelle dynamique économique entre l’Afrique et la France ».
Le concept de co-localisation sera étendu pour créer plus de valeur industrielle sur le territoire africain et français : « C’est ce nous avons fait avec nos partenaires français au Maroc avec le concept de co-localisation. Et cela marche ! » a expliqué Meriem Bensalah Chaqroun, présidente de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc.
Parmi les propositions qui susciteront un large débat chez les partenaires africains figurent le désir de la France d’élargir la zone de stabilité monétaire CFA à d’autres pays lusophones et anglophones, tels l’Angola, le Nigéria et le Ghana.
Côte patronat africain, les représentants des organisations attendent de la France un vrai partenariat équilibré, gagnant gagnant et sans exclusivité. « Il faut que la France ait un discours clair et limpide. Il s’agit de sortir de la logique d’aide au développement et d'admettre que la France vise l’Afrique pour faire des affaires. Ce dans le cadre d’un partenariat fort, équitable et sans complexe », a proposé Jean-Kacou Diagou, président des fédérations patronales d’Afrique de l’ouest.
Les 15 propositions pour une nouvelle dynamique économique entre l’Afrique et la France
Poursuivre et amplifier les mesures révisant la politique française de visas économiques afin de faciliter la circulation des acteurs économiques entre la France et l’Afrique ;
Relancer la formation du capital humain, la coopération universitaire et de recherche, les échanges intellectuels et les orienter vers le développement ;
Soutenir le financement des infrastructures en Afrique ;
Réduire le coût de mobilisation des capitaux privés et des primes de risques appliquées à l’Afrique ;
Contribuer au renforcement des capacités de financement de l’économie africaine ;
Augmenter les capacités d’intervention de l’union européenne en faveur de l’Afrique ;
Susciter des alliances industrielles franco-africaines dans des secteurs clés pour les économies française et africaine : agriculture, énergie, transport, développement urbain, biens de grande consommation, numérique, industries culturelles, santé, tourisme et sécurité ;
Promouvoir l’économie responsable et l’engagement sociétal des entreprises ;
Accompagner l’intégration régionale de l’Afrique ;
Renforcer l’influence de la France en Afrique ;
Réinvestir au plus vite la présence économique extérieure française en Afrique subsaharienne;
Intensifier le dialogue économique entre l’Afrique et la France ;
Favoriser l’investissement des entreprises françaises en Afrique ;
Faire de la France un espace d’accueil favorable aux investissements financiers, industriels, commerciaux et culturels africains ;
Créer une fondation publique-privée franco-africaine qui sera le catalyseur du renouveau de la relation économique entre la France et l’Afrique.
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