(Agence Ecofin) - Le rapport Migration et protection sociale commandé en 2010 par le Ministère des affaires sociales françaises indique qu’en 2005 les expatriés étrangers en France ont apporté plus de 60,3 milliards d’euros et ont reçu des transferts financiers de l’Etat français 47,9 milliards d’euros.
Cette étude menée par une équipe (Chojnicki, Defort, Drapier, Ragot, Rapoport) a aussi indique que le solde entre l’arrivée d’expatriés étrangers en France et les départs n’est que de 75 000 personnes.
Plusieurs économistes soulignent également la forte contribution d’expatriés étrangers à la croissance et à aux finances publiques françaises.
L’impact de l’immigration sur les finances publiques françaises en 2005
Montant annuel des contributions : + 60,3 milliards d’euros |
Montant annuel des transferts : -47,9 milliards d’euros |
Impôt sur le revenu du travail 3,4 milliards Impôts sur le revenu du capital 3,3 milliards Taxes sur la consommation 18,4 milliards Impôts locaux 2,6 milliards CSG CRDS 6,2 milliards Cotisations sociales 26,4 milliards |
Retraites : 16,3 milliards Logement : 2,5 milliards RMI : 1,7 milliards Chômage : 5 milliards Familles : 6,7 milliards Santé 11,5 milliards Education : 4,2 milliards |
Solde : 12,4 milliards |
Tribune de Xavier Chojnicki et Lionel Ragot
Pour les économistes l’immigration n’est pas un problème
La France est-elle confrontée à une vague d’immigration légale massive, comme certains acteurs de la campagne le prétendent ? En 2008, notre pays comptait 5,2 millions d’immigrés, soit l’équivalent de 8,4% de sa population (10,6% si on intègre également les Français nés à l’étranger).
A l’heure actuelle, ce sont environ 200 000 ressortissants étrangers qui s’établissent chaque année en France. Est-ce beaucoup? Ce chiffre représente à la fois l’équivalent d’une ville française de taille moyenne, Rennes par exemple, comme le soulignait récemment Claude Guéant, soit 0,31% (3,1 pour mille, dirons les démographes) de la population totale.
À titre de comparaison, l’Allemagne a accueilli en 2010 plus de 800 000 migrants sur son sol (ce chiffre est celui des entrées, non celui du solde migratoire; il est à comparer avec celui de 200 000 en France; cf. infra). Avec un tel taux d’immigration, la France se révèle être l’un des pays les plus fermés parmi les pays de l’OCDE ; seul le Japon, connu pour être très hermétique, a un taux plus faible.
Cependant, face aux 200 000 entrées, on trouve un nombre conséquent de sorties de Français, mais surtout d’étrangers qui repartent. En 2010, le solde migratoire (différence annuelle entre les entrées et les sorties du territoire) se situe aux environ de 75 000 personnes.
En termes relatifs, ce solde était donc de 1,2 pour mille, c’est-à-dire environ deux fois moins que celui observé au cours des années 1960 en France, et d’un niveau incomparable aux sommets atteints par certains de nos voisins tels que l’Allemagne (10 pour mille au début des années 1990), le Royaume-Uni ou les États-Unis (5 pour mille) et sans aucune commune mesure avec les taux espagnols du début des années 2000 (15 pour mille entre 2002 et 2007). On se trouve donc bien loin de l’image d’une invasion migratoire.
(…)
Les contributions des économistes sont sans équivoque et unanimes : l’immigration ne représente pas un coût pour l’économie française. Il ne faut pas pour autant en conclure qu’elle pourrait constituer la solution face aux problèmes des économies vieillissantes. Les véritables enjeux de l’immigration ne se situent donc pas dans le champ économique. Ils se situent dans le champ politique et identitaire.
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.