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L’avenir de la jeunesse africaine passe par l’agriculture

Cette semaine, le NEPAD et la FAO ont uni leurs forces en vue d’améliorer les opportunités commerciales et d’emplois des jeunes en milieu rural au Bénin, au Cameroun, au Malawi et au Niger, ce grâce à un don de 4 millions de dollars octroyé par le Fonds fiduciaire de solidarité africain. Remettons si vous le voulez bien cet engagement dans le contexte de l’explosion démographique en Afrique et sur la question, cruciale pour tous, de l’avenir des jeunes Africains.

Lisez bien ce chiffre : en 2050, le continent africain comptera 2,4 milliards d’habitants. La moitié d’entre eux aura moins de 24 ans. Aujourd’hui déjà, 30% des Africains font partie de cette classe d’âge. Ils représentent plus de 330 millions d’individus et font de l’Afrique le plus jeune continent au monde.

Ces deux tendances sont autant porteuses d’opportunités que de défis. Il nous incombe de transformer ce qui pourrait être une occasion manquée par les nations africaines en une opportunité pour le monde entier.

En dépit de la croissance moyenne réalisée par les pays africains, la jeunesse du continent doit composer avec des tendances fortement défavorables : faibles niveaux de scolarité, peu de perspectives d’emploi et, dans certaines régions, accroissement des inégalités et de la pauvreté. C’est bien simple, alors que les jeunes représentent un tiers de la population active totale, ils constituent 60% des chômeurs du continent.

Difficile de nier l’évidence de la nécessité de garantir un emploi stable et bien rémunéré à ces jeunes, notamment les moins instruits. C’est le seul moyen de garantir à notre continent, qui reste fragile, la paix et la stabilité dont il a besoin pour continuer de se développer. Inciter cette jeunesse à contribuer au développement économique africain, concourra à dissiper le « rêve occidental » pour lequel de nombreux jeunes sont prêts à risquer leur vie.

Pour donner leur chance aux jeunes, notre travail à tous doit d’abord porter sur la qualité et la disponibilité des formations académiques. Nous devons également accorder une attention particulière à l’accès généralisé aux nouvelles technologies ainsi qu’au financement des entreprises individuelles et des PME. C’est tout particulièrement vrai et prioritaire dans les villes africaines, qui abriteront bientôt la moitié de la population du continent.

Cependant, l’agriculture constitue l’unique secteur en Afrique capable d’absorber au moins une partie des millions de jeunes qui affluent sur le marché de l’emploi. Les solutions concrètes pour la jeunesse africaine sont dans l’agriculture. C’est une intime conviction.

 

Prenons l’exemple du Mali : chaque année, plus de 300 000 jeunes âgés de 18 à 24 ans entrent sur le marché de l’emploi. La majorité de ces jeunes vivent en zones rurales et migrent vers les villes en quête d’une situation meilleure.

Mais comment leur assurer un emploi dans les villes ? Le secteur public, notamment en raison des contraintes macro-économiques, ne peut les embaucher. Le secteur privé, industriel ou tertiaire, encore en phase d’émergence, n’offre que trop peu de places. L’agriculture devient la clé dans ces zones où les principales activités économiques sont agricoles. Le soutien des petits exploitants agricoles et de l’agro-industrie est fondamental.

La filière agricole constitue l’unique secteur en Afrique capable d’absorber, au moins en partie, ces millions de jeunes qui affluent — et afflueront — tous les ans sur le marché du travail. Mais, à l’heure où forcer le progrès et la modernisation de l’agriculture africaine devient une nécessité, l’aide consacrée au secteur agricole est passée de 18% à 4% au cours des vingt dernières années.

La priorité aujourd’hui consiste à rendre attractif le secteur agricole et à procéder à un changement de paradigme dans la manière d’aborder les politiques de transformation rurale. Ces dernières doivent permettre de résorber la fuite des jeunes des zones marginalisées. Le monde rural doit rester pourvoyeur d’emplois et absorber cette main d’œuvre qui ne doit pas venir saturer les villes.

Pour mener cette révolution, il est impératif de mettre à disposition du monde rural africain les infrastructures adéquates en termes de transports, d’énergies, d’aménagement hydro-agricoles et de transformation de produits de la terre…

C’est en menant des politiques agricoles volontaristes qui forment la jeunesse, encouragent la production de produits de base et donnent des armes pour entreprendre que l’Afrique, et le monde, pourront tirer profit de l’explosion démographique qui attend inévitablement le continent. Durant les années 80 et 90, les États africains ont été dépossédés de leurs capacités d’action par les Plans d’ajustement structurels. Depuis une dizaine d’années, ils prennent conscience que la définition de politiques agricoles aux niveaux national et régional est absolument clé. C’est désormais là que doit porter l’effort des partenaires au développement du continent.

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