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«Co-construire des projets de classe internationale en proposant une vision stratégique et des solutions créatives»

Fort d’une quinzaine d’années d’expérience dans le développement et le financement de projets, Koly Keita vient de lancer sa propre structure en Suisse, Geneva Development Capital. Au pays natal du private banking, son ambition est d’initier un cadre structurant pour faire converger les objectifs des gérants de fortune avec les besoins de financement des économies africaines.

 

Agence Ecofin : Pourquoi avez-vous choisi de créer votre structure à Genève, vous qui êtes parisien de longue date ? 

Koly Keita : Au-delà de son positionnement au premier plan en matière de financement du négoce de matières premières, de private banking,  de services d'inspection et de certification, ou encore de philanthropie, Genève présente une concentration inégalée d'acteurs économiques de référence et d’institutions de renommée internationale. C’est aussi l’un des deux pôles mondiaux de la diplomatie multilatérale avec la tenue chaque année de plus de 2700 conférences. Et surtout, les fortes capacités du secteur privé suisse et l’efficacité de son cadre règlementaire et administratif positionnent ce pays comme le plus compétitif au monde, devant Singapour et les Etats-Unis. C’est dans cet environnement que j’ai souhaité lancer Geneva Development Capital qui a pour vocation d’accompagner des projets innovants à la recherche de solutions techniques, financières ou commerciales.

Ceci dit, j’ai établi de solides relations à Paris. Geneva Development Capital continuera à collaborer avec des entreprises et des institutions françaises dans leur déploiement à l’international. Et de même, naturellement, avec les entreprises et institutions africaines.

 

AE : Quel intérêt concret la place financière suisse présente-t-elle pour les économies africaines ? 

KK : L’Afrique est devenue l’une des régions la plus prometteuses au monde avec la population la plus jeune et les ressources naturelles les plus abondantes. Elle a besoin de capitaux pour accélérer sa croissance, innover et réduire les inégalités sociales. De son côté, l’industrie financière suisse, qui gère plus de 6000 milliards $ pour compte de tiers, soit 26% de la gestion de fortune transfrontalière mondiale, est mise à mal par la levée du secret bancaire et les piètres performances des produits structurés. Elle est à la recherche active d’un nouveau business model. D’où l’opportunité de créer maintenant un cadre structurant pour faire converger les objectifs des gérants de fortune avec les besoins de financement des économies africaines.

 

AE : Beaucoup de structures en Europe se présentent comme des intermédiaires ou des facilitateurs entre les projets africains et les investisseurs internationaux. Quelle est votre différence, votre valeur ajoutée ? 

KK : Geneva Development Capital ne fait pas de l’intermédiation ou de la facilitation classique car, la plupart du temps, les projets ne sont pas assez structurés en amont pour intéresser les gérants de capitaux privés.

Notre spécificité est de co-construire des projets de classe internationale en proposant une vision stratégique et des solutions créatives. Notre proposition de valeur repose aussi sur la capacité à comprendre et à anticiper les enjeux africains et internationaux. Cela fait plus de 15 ans que nous assurons une veille attentive sur les dynamiques de transformation de l’Afrique. Nous avons donc intégré dans notre approche la capacité d’adaptation au « temps long », tout en gérant avec méthode les risques de court terme. Nous nous appuyons aussi sur l’expertise d’une vingtaine de consultants sectoriels, ce qui permet de couvrir l’essentiel de la chaîne de valeur des économies africaines.

 

AE : A votre avis, peut-on faire du business en Afrique sans compromissions ?  

KK : Bien sûr. On peut développer durablement des affaires en Afrique si on est doté d’une vision stratégique à long terme, de valeurs en accord avec les spécificités culturelles de chaque région et d’une bonne proposition de valeur qui prend en compte les intérêts de toutes les parties prenantes.

Il faut souligner que, face à la pression populaire pour plus de justice sociale et à l’arrivée massive de 10 millions de jeunes chaque année sur le marché de l’emploi, les autorités publiques africaines ont parfaitement intégré la nécessité d’offrir un climat d’affaires de qualité pour que le secteur privé national et étranger puissent déployer toutes ses capacités.

En contrepartie, le secteur privé doit assumer pleinement sa responsabilité sociale et environnementale et ne pas exercer des pressions intolérables sur la puissance publique africaine afin de bénéficier de passe droits ou de situations monopolistiques.

 

AE : Sur quelles expériences personnelles avez vous bâti votre expertise ? 

KK : Au cours des 15 dernières années, j’ai à la fois acquis une expérience en matière de conseil stratégique et de lancement de nouvelles activités. J’ai commencé ma carrière en 1999 chez Accenture, un des leaders mondiaux du conseil en management et des services technologiques.  Dans ce cadre, j’ai participé à des missions de transformation opérationnelle de plusieurs grandes entreprises ou institutions parmi lesquelles l’assureur Axa, le pneumaticien familial Michelin ou encore l’Agence française de développement, un établissement public au cœur du dispositif français de coopération.

Anticipant la forte croissance des marchés émergents, j’ai quitté Accenture en 2006 pour participer à la création et au lancement de nouvelles activités en association avec des équipes entrepreneuriales du secteur de l’énergie, des medias, des télécoms, de la finance et du BTP.

Pendant cette période, j’ai aussi eu à structurer des offres de conseil en association avec Era Conseil pour répondre aux problématiques de gouvernements africains et de financeurs du développement, comme la Banque africaine de développement, la Banque mondiale ou la Banque ouest-africaine de développement (BOAD). Parmi les dossiers que j’ai eu à suivre personnellement, figurent la privatisation d’un opérateur télécom national, la modernisation de la gestion d’un fonds souverain et la mise en place d’une stratégie de risk management des risques globaux.

Je suis aussi intervenu récemment dans un pays d’Afrique de l’Est pour l’élaboration du plan stratégique, du plan directeur innovation et du business plan financier d’une banque.

 

AE : Quel est le plus gros dossier que vous avez contribué à faire émerger ?

KK : Dans le souci d’apporter ma contribution au défi énergétique du continent africain, j’ai approché en 2006 Thierry Lepercq, à l’époque consultant, pour ouvrir une réflexion pour le lancement d’un opérateur indépendant de production d’électricité solaire. Cette initiative a débouché sur la création de Solaire Direct où j’étais en charge de la définition de la stratégie de développement international et de la structuration de partenariats. Aujourd’hui Solaire Direct est le 1er opérateur français dédié à la production d’électricité solaire, avec 250 collaborateurs dans le monde, une présence sur 4 continents, 1,38 milliard € levés en financement de projets et 545 MW installés à fin 2014.

 

AE : Comment définiriez-vous vos rapports avec l’agence Ecofin qui a également son bureau à Genève ? 

KK : Mes relations avec l’équipe d’Ecofin remontent à quelques années, lorsque je l’ai accompagnée pour la création, puis la cession du contrôle majoritaire, du journal Les Afriques qui était à l’époque un journal financier. Ce partenariat s’est poursuivi par la suite avec le lancement et le développement de l’agence d’information.

Aujourd’hui nous partageons des bureaux à Genève, nous mutualisons certains outils et échangeons des services, tout en préservant la sphère professionnelle de chacun car nous ne pratiquons pas le même métier.

 

AE : Vous sentez-vous plutôt au service des investisseurs ou bien des porteurs de projets ? 

KK : Peu importe, car les intérêts de ces deux acteurs doivent être convergents. Nous sommes avant tout intéressés à travailler avec des équipes qui ont une approche entrepreneuriale et qui, comme nous, sont persuadées que la création de valeur repose avant tout sur les capacités d’innovation, d’adaptation et de culture du résultat.

 

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