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L’Afrique face au défi de la transition énergétique

La problématique de la transition énergétique n’est pas nouvelle. Ces dernières années, l’on assiste à un retour de la question dans les grands forums internationaux. Et pour cause, la croissance continue de la demande engendre des interrogations sur la disponibilité d’énergie à long terme, en quantités suffisantes pour éviter une crise majeure, sachant que l’essentiel de l’offre provient de ressources par définition limitées. La demande d’énergie croît régulièrement pour répondre aux besoins d’une population mondiale qui augmente et dont le niveau de vie progresse. La fourniture d’énergie repose aujourd’hui essentiellement sur les  combustibles fossiles qui représentent un peu plus de 80 % de l’énergie primaire consommée dans le monde. Le risque est que l’on atteigne le plafonnement de la production d’énergies, suivi d’un déclin, d’où la nécessité de trouver des alternatives.

En outre, la production et la consommation d’énergie font subir une pression croissante sur l’environnement. Aux problèmes de protection de l’environnement à l’échelle locale et régionale vient s’ajouter à présent la menace que représente le changement climatique. L’humanité a déjà émis plus de la moitié de la quantité de carbone qu’elle pouvait se permettre pour pouvoir espérer limiter le réchauffement climatique à 2°Celsius, la cible énoncée à Coopenhague en 2009. Nous sommes ainsi confrontés, d’une part, au risque de ne pas pouvoir assurer la demande future en énergie et, d’autre part, à la menace d’une dégradation majeure et irréversible de notre environnement. La montée de ces périls rend nécessaire l’opération de la transition énergétique.

Ainsi, dès 1988, la création du Groupe Intergouvernemental des Experts sur l’Evolution du Climat (GIEC) a été crée, à l’initiative commune de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et du Programme des Nations Unies pour l’Environnement  (PNUE). Le premier rapport du GIEC a débouché en 1992 sur l’adoption de la Convention « climat », aujourd’hui ratifiée par 189 États. Le deuxième rapport date de 1996 et a précédé la signature du Protocole de Kyoto. Le troisième rapport, paru en 2001, a conduit à l’adoption de mesures de contrôle et de sanctions visant à l’application effective du Protocole de Kyoto. Le quatrième rapport, paru en 2007, confirme les principales conclusions du rapport précédent, en les affinant. La conférence des Nations-Unies sur le développement durable Rio +20 inscrit au cœur des agendas des Etats et des collectivités, la volonté de mise en œuvre simultanée de plusieurs objectifs : réduction des gaz à effet de serre, promotion des énergies renouvelables. C’est dire que sur le plan mondial, des mesures sont prises, qui tentent d’élaborer une politique d’action internationale. Dans la foulée, dans plusieurs régions du monde, les Etats ont engagé des démarches, voire posé des actes qui les inscrivent résolument dans la dynamique de la transition énergétique. Au japon, la fermeture de la centrale nucléaire de FUKUSHIMA, en France, l’adoption en Mai 2015 d’une loi sur la transition énergétique en fixe les objectifs, et le débat autour de la sortie du nucléaire prôné par des courants politiques et la société civile européenne sont des exemples de la prise en compte de la question.

A  l’opposé, si la réflexion est engagée en Afrique, et que l’on peut noter quelques initiatives de certains Etats, globalement, peu de mesures sont prises pour inscrire le continent dans ce processus. Est-ce parce que les Etats ne cernent pas suffisamment   la prégnance de la question ou parce qu’ils ne peuvent ou ne veulent (pas encore) opérer cette transition ? Ce double questionnement met en lumière une préoccupation fondamentale, celle de savoir quelles raisons peuvent expliquer le retard du continent  dans cette dynamique, et quelles sont les perspectives d’opérationnalisation de la transition énergétique sur le continent ?

 

Un retard dû au primat des impératifs immédiats de développement

Caractérisés par le retard économique, les Etats africains pour la grande majorité sont engagés dans des dynamiques de développement pour s’arrimer à la mondialisation. C’est ainsi que plusieurs ont fixé le cap de leur émergence à l’horizon 2025-2035. Entendu que l’accès à l’énergie est le pilier du développement économique car il conditionne les besoins de base (accès à l’eau, productivité agricole et industrielle, santé éducation..), sa disponibilité apparait comme capitale pour asseoir le développement. D’ailleurs, le conseil mondial de l’énergie conscient de cela a prévu : « un triplement de la demande en électricité en Afrique entre aujourd’hui et 2035 ». Aussi, face à l’urgence du développement, les Etats misent sur  l’exploitation des énergies fossiles (comme le pétrole, le charbon, le gaz…) présentes en grandes quantités dans leur sous-sol. On retrouve  8% des réserves pétrolières mondiales en Afrique, ainsi que 8% du gaz (principalement en Afrique du Nord et dans les pays riverains du Golfe de Guinée) et 4% du charbon (la quasi-totalité du potentiel de charbon se trouvant en Afrique Australe). Entendu que les pays développés se sont appuyés sur l’exploitation des énergies fossiles pour impulser leur développement comment dès lors imaginer que ces Etats africains se privent de ressources dont ils disposent à profusion et dont l’exploitation pourrait servir à résorber le déficit énergétique et donc soutenir le développement ? L’Afrique du Sud par exemple utilise le charbon à 94% pour sa production d’électricité.

En outre, par rapport aux objectifs de développement à court terme, une longue période de transition sera nécessaire pour inverser les parts respectives des énergies fossiles et non fossiles, en partant du système actuel basé à 80 % sur les énergies fossiles. Cette durée s’explique par le temps nécessaire à la mise au point des solutions alternatives et par l’inertie intrinsèque du secteur de l’énergie. Les investissements réalisés pour les installations de production d’énergie telles que les centrales électriques sont amortis sur des périodes allant jusqu’à trente à quarante ans. Dans l’industrie automobile, le temps nécessaire pour concevoir un nouveau type de véhicule et mettre en place les chaînes de fabrication est aussi très long. Par ailleurs, dans un certain nombre d’applications, il n’existe pas d’alternative immédiate. C’est notamment le cas des transports qui dépendent presque exclusivement du pétrole. Et lorsque ces alternatives existent, leur diffusion prend du temps, car le renouvellement des équipements ne s’effectue qu’à un rythme relativement lent : c’est notamment le cas dans l’habitat. Dans les meilleurs scénarii, la transition globale, aboutissant à une large substitution des énergies fossiles par des énergies non fossiles, sera donc de longue durée. Même si elle est amorcée dès à présent, elle ne s’achèvera sans doute qu’au-delà de 2100. Au regard de ce qui précède, l’on comprend que les africains se hâtent lentement car la transition énergétique implique pour eux des dépenses colossales supplémentaires dans un contexte économique difficile.

 

Un retard dû au sentiment de non-responsabilité par rapport à la situation de la planète

En Afrique, le problème d’accès à l’énergie touche entre 580 et 650 millions de personnes, soit environ 70% de la population du continent. Ces chiffres sont révélateurs de la faiblesse de la production énergétique du continent. D’ailleurs, en 2013, l’Afrique représentait 9,5% de la production énergétique mondiale. Alors que le continent abrite 15% de la population mondiale, il ne produit que 3,6% des émissions mondiales de dioxyde de carbone car le continent consomme très peu d’énergie. La consommation énergétique moyenne est de 0,5 tep/hab. contre 1,2 en moyenne mondiale.

Si de tels chiffres alertent sur l’urgence d’une révolution énergétique en Afrique, ils soulignent aussi la très faible participation du continent à la destruction de la planète. Dès lors, l’on comprend qu’un fort sentiment de non-responsabilité par rapport à la situation de la planète se soit installé chez la plupart des africains. En effet, les peuples africains ont l’impression que les pays développés ont longtemps exploité les énergies fossiles pour atteindre les seuils de développement qui sont les leurs, et que l’Afrique qui est suffisamment riche en potentiel d’énergies fossiles devrait aussi profiter de l’exploitation de ces dernières pour impulser son développement. Et puis, le sentiment général est que le continent n’a pas encore totalement maitrisé l’exploitation de ses énergies fossiles qu’il faut déjà passer à d’autres technologies, ce qui impliquerait des dépenses supplémentaires dans des économies parfois exsangues. Voilà pourquoi le discours sur la transition énergétique parfois est perçu comme un discours de dupes, et les chiffres taxés d’alarmistes. S’il est clair pourtant que la transition énergétique est une nécessité réelle, car les énergies renouvelables constituent une solution face au déficit énergétique chronique du continent, il faudra en convaincre les plus sceptiques. Aussi, des actions restent à entreprendre pour résolument lancer le continent sur le chemin de la transition énergétique.

 

S’appuyer sur le fort potentiel en énergies renouvelables

A coté des énergies fossiles, le continent est aussi doté d’un important potentiel en énergies renouvelables, lequel est peu exploité jusqu’à présent. Parce que dresser l’inventaire de toutes les énergies renouvelables du continent serait une véritable gageure, nous évoquerons simplement quelques-unes, les plus emblématiques et leurs régions de grande concentration. Ainsi, en termes d’énergies renouvelables, les capacités géothermiques sont concentrées en Afrique de l’Est. En effet, le potentiel en énergie thermique de la vallée du Rift est estimé à 9000 MW. Pourtant, seules 54 MW sont extraits, soit 1% dudit potentiel.

Le bassin hydraulique de l’Afrique centrale constitue 58% des réserves en eau du continent. Alors que le continent possède l’une des plus grandes réserves mondiales exploitables (soit 1100 Twh), le continent n’exploite que 8% de ce potentiel. Et dire que l’hydraulique est la source d’énergie renouvelable la mieux exploitée du continent!

En outre, avec un potentiel de flux solaire moyen d’environ 5 à 6 KWh/m²/Jour, contre 3 KWh/m²/Jour en zone tempérée Européenne, l’Afrique de l’ouest fait partie des régions les plus ensoleillées de la planète, car le soleil est présent quasiment toute l’année.

 Contrairement à plusieurs régions du monde qui n’ont pas autant de capacités, l’Afrique est dotée d’un potentiel en énergies renouvelables exploitables pour opérer la transition énergétique. Il reste donc à s’appuyer sur ce potentiel existant, ce qui implique de prendre des mesures concrètes à l’échelle nationale et continentale.

 

Une réelle prise en charge de la question au plan continental

A l’aune de la mondialisation, certains enjeux globaux demandent une réponse globale, une synergie d’action, une mutualisation des efforts pour plus d’efficacité dans la gestion de la question. Aussi, l’Union Africaine, cadre de l’intégration régionale à l’échelle du continent devrait réellement agir en fixant le cadre d’une action continentale en accord avec les objectifs mondiaux. Dans ce sillage, en février 2009, la Conférence de l’Union africaine réunissant les chefs d’État et de gouvernement des États membres a convenu de développer les ressources énergétiques renouvelables, afin de fournir de l’énergie propre, fable, abordable et respectueuse de l’environnement. Elle a réaffirmé cette volonté politique en 2010 dans la Déclaration de Maputo établissant la Conférence de l’Union africaine des ministres en charge de l’énergie (CEMA). En 2011, 46 chefs d’État, avec la participation de 25 ministres africains en charge de l’énergie, ont adopté le Communiqué d’Abou Dabi sur les énergies renouvelables, en vue d’accélérer le développement de l’Afrique, qui prône une plus grande utilisation des ressources énergétiques renouvelables du continent pour atteindre un tel objectif. De même, plusieurs organes subsidiaires de l’Union africaine se sont engagés à suivre des stratégies et des plans d’action spécifiques pour activer le déploiement des énergies renouvelables, tels que le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA). Seulement, malgré cette réelle volonté politique affichée il demeure un sentiment d’insuffisance, car cette dernière doit se cristalliser en des actes concrets qui inscrivent le continent sur la voie de la transition énergétique.

Bien plus, au niveau des sous-régions, les communautés économiques régionales pourraient s’organiser, compte tenu des couts élevés en termes d’investissements dans le secteur des énergies renouvelables. Comme nous l’avons constaté, différentes sources d’énergies renouvelables sont concentrées dans certaines régions du continent. Ainsi, l’EAC (East Africa Community), et la CEEAC pourraient régler le problème de l’accès à une énergie électrique propre en s’organisant dans le cadre de l’exploitation de l’énergie thermique de la vallée du Rift au Kenya, et du barrage hydroélectrique d’Inga en RDC.

 

Le besoin d’une législation sur la question de la transition énergétique

Il est nécessaire au niveau des Etats de fixer le cadre légal et règlementaire de la transition énergétique. Un cadre qui aura pour but d’engager des mesures qui visent une plus grande sobriété et une meilleure efficacité énergétique (dans le secteur du bâtiment, des transports…), ainsi que la promotion des énergies renouvelables. Cette architecture règlementaire fixera le cadre du développement de la transition énergétique. Plusieurs Etats se sont engagés dans cette voie, même si beaucoup reste à faire. Ainsi, au Sénégal, une loi adoptée en Décembre 2011 fixe les conditions d’achat de l’électricité à partir de sources d’énergie renouvelable.

Le Ghana a adopté sa loi sur l’énergie renouvelable en 2012 qui comprend également la mise en place d’un système de tarifs d’achat. À l’heure actuelle, le gouvernement définit les différents tarifs pour les différentes technologies d’énergie renouvelable.

Le Cap-Vert a élaboré une loi complète et détaillée pour l’énergie renouvelable afin d’attirer les investisseurs privés ainsi que les producteurs indépendants. En outre, le gouvernement a entrepris une évaluation globale du potentiel de l’énergie renouvelable et a adopté un plan d’investissement pour les différents sites de l’énergie solaire et éolienne.

Ces différents exemples montrent que dans ce domaine, certains Etats ont déjà posé quelques jalons de leur transition énergétique, même si beaucoup reste à faire, et que ces derniers doivent être suivis dans cette voie par la grande majorité des Etats. Seulement, l’élaboration du cadre juridique et règlementaire constitue une étape dans la progression vers la mue du secteur de l’énergie.

 

La nécessité d’une progression par étapes : l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique des Etats

Le mix énergétique définit la répartition des différentes sources d’énergie primaires (nucléaire, charbon, gaz, éolien…) utilisées pour produire une énergie bien définie comme l’électricité, le carburant etc. Aussi, la transition énergétique se fera par étapes, elle passera d’abord par l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique. Dans un continent où près de 80% de la production d’énergie provient des énergies fossiles, peu d’Etats sont engagés dans la voie d’une intégration réelle des énergies renouvelables dans leur mix énergétique. Pourtant, la transition énergétique ne s’imposera pas comme une génération spontanée. Le processus sera graduel, dans une dynamique de gradation ascendante. Dans ce sillage, quelques Etats ont déjà amorcé leur dynamique. Le Cap-Vert, qui cherche une pénétration de l’énergie renouvelable de 50% dans le mix de production électrique d’ici 2020, a atteint l’objectif de pénétration de 25% comme prévu en 2012. Ce qui fait de lui l’Etat à plus forte pénétration d’énergie renouvelable par habitant dans la région de la CEDEAO.

D’autres pays ont également adopté des objectifs: le Sénégal avec 15% de pénétration des énergies renouvelables en 2020, suivi par le Ghana et le Mali avec 10% de pénétration  respectivement en 2020 et 2022. Le Nigeria quant à lui table sur un objectif à 10% de la capacité électrique installée d’ici 2020, et la Côte d’Ivoire prévoyait 5% de pénétration des énergies renouvelables en 2015. En 2010, le Maroc a fixé un nouveau cadre pour le déploiement des énergies renouvelables, lesquelles doivent représenter 20% de la production d’électricité d’ici 2020. Le pays a créé un organe national l’Agence marocaine pour l’énergie solaire (MASEN) afin de gérer les appels d’offres, en vue d’atteindre l’objectif fixé à 2 000 MW d’énergie solaire. La procédure d’adjudication pour l’usine électrique de 500 MW à Ouarzazate, peut-être l’un des plus grand projets d’énergie solaire thermique à concentration (combinée à du solaire photovoltaïque) a été bouclée.

Dans certains cas, des objectifs très ambitieux ont été fixés comme par exemple le Libéria avec 30% de pénétration des énergies renouvelables en 2015. Plusieurs Etats comme le Cameroun, le Burkina Faso, la Sierra Leone, le Togo et la Gambie n’ont pas encore défini d’objectif chiffrés. Toutefois, ces Etats développent activement des projets d’énergie renouvelable (photovoltaïque, biocarburants, éolien, petite hydroélectricité).

Ainsi, il apparait que même si les marges sont encore faibles,  quelques Etats sont engagés dans la voie de l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans leur mix énergétique. Toutefois, la plus grande partie est restée en marge du mouvement avec des parts très faibles d’énergie renouvelable dans la production nationale.  Au demeurant, les prévisions de l’International Renewable Energy Agency (IRENA) sont optimistes pour l’Afrique. En effet, L’IRENA a développé un scénario pour les énergies renouvelables en Afrique, qui examine l’incidence qu’auraient les politiques prônant activement la transition vers un système électrique à base d’énergies renouvelables d’ici 2030. Le scénario estime que la part des énergies renouvelables en Afrique peut passer de 17% en 2009 à 50% en 2030 et à près de 75% d’ici 2050. La production électrique provenant de ces sources passerait de 28 GW en 2010 à 800 GW d’ici 2050 avec 245 GW générés à partir du solaire photovoltaïque, 242 GW de l’hydroélectricité, 94 GW de l’énergie solaire thermique à concentration, 69 GW de la biomasse et 8 GW de l’énergie géothermique. Ce scénario prend en compte l’objectif visant à atteindre l’accès universel à des services énergétiques modernes d’ici 2030, tout en réduisant considérablement les coûts à long terme par rapport au scénario du statu quo en 2050.

Au vu de ce qui précède des motifs d’espoir d’une plus grande et rapide intégration du continent dans la dynamique de la transition énergétique existent. L’Afrique devra s’arrimer à la dynamique mondiale car, en ce début du 21e siècle, une transition énergétique de grande envergure s’impose. Celle-ci devra s’inscrire dans la transition vers une économie décarbonisée qu’une stabilisation du climat rendra nécessaire.

 

Email : dokonyemb@yahoo.fr

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