Burundi : la justice convoque le patron de la Radio-télé Renaissance pour enquête sur le putsch manqué

(Agence Ecofin) - Innocent Muhozi, le directeur de la Radio-télé Renaissance, craint d’aller en prison. Il est convoqué ce vendredi 22 mai 2015 au parquet de Bujumbura, la capitale du Burundi. Selon lui, la convocation qui lui a été remise ce jeudi 21 mai indique le motif « pour enquête », sans plus. Mais, précise-t-il, le numéro du dossier est celui du coup d’Etat manqué des 13 et 14 mai derniers.

« Je reçois des messages inquiétants. On peut me dire que j’ai diffusé le message de Godefroid (le prénom du général Niyombare, auteur de la tentative du coup d’Etat) ; donc que j’ai participé au putsch. Ça veut dire que dès demain, je peux aller en prison et je n’ai pas du tout envie d’aller en prison », a dit Innocent Muhozi.

Toutefois, il n’a pas exclu le fait que sa convocation puisse être liée aux attaques des médias audiovisuels lors de la tentative de putsch. On se souvient que la Radio-télé Renaissance, la Radio publique africaine (Rpa), la radio Insanganiro, la radio Bonesha et la radio Rema ont subi d’importants dégâts et n’émettent plus.

Après avoir rétabli son pouvoir, le président Nkurunziza « a ordonné une enquête urgente sur le rôle de tous les médias privés dans la crise, sur une évaluation des dégâts subis (par les médias) et l’identification des auteurs de ces dégâts », avait dit le conseiller en communication du chef de l’Etat, Willy Nyamitwe.

Pour l’instant, les médias en question demeurent fermés pour besoin d’enquête. Innocent Muhozi affirme qu’il est le seul responsable de média indépendant encore au Burundi, tous les autres ayant quitté le pays par peur des représailles. « La présidence a dit que nous pouvons recommencer à émettre quand nous voulons, mais c’est une vaste blague », a-t-il conclu. 

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