(Agence Ecofin) - La compagnie pétrolière Addax Petroleum, filiale du groupe chinois Sinopec, a payé au moins 400 millions de dollars de dédommagement à l’Etat gabonais dans le cadre d’un accord visant à solder le différend qui opposait les deux parties, rapporte l’agence Reuters, citant des sources proches du dossier.
Le litige entre les deux parties a éclaté quand l’Etat a retiré en décembre 2012 à Addax le gisement d'Obangue (sud-ouest, production d'environ 9000 barils/jour), dont l'exploitation a été confiée, par la suite, à la nouvelle compagnie publique gabonaise, Gabon Oil Company (GOC). Officiellement, la société Addax a été sanctionnée pour avoir manqué à différentes obligations contractuelles fiscales, douanières et environnementales.
Addax avait porté le contentieux devant la cour arbitrale de la Chambre internationale de commerce de Paris qui a donné, en septembre 2013, raison à l’Etat gabonais. Malgré ce verdict, les négociations avaient continué entre les deux parties en vue de trouver un accord à l'amiable. Mi-janvier les deux parties ont signé un accord qui met fin à ce bras de fer judicaire. Au terme de l'accord, un nouveau contrat d'exploitation et de partage de production a été signé pour 10 ans avec Addax sur trois champs pétroliers sur lesquels la société opérait déjà.
Suite à la signature de cet accord, le ministre du Pétrole, Etienne Ngoubo, avait indiqué que «la société Addax a reconnu le préjudice causé à l'Etat gabonais, dont le montant cumulé est estimé excède 1 milliard de dollars», sans plus de précision.
Addax, qui représente un tiers de la production à l'étranger de Sinopec, a refusé de commenter le montant du dédommagent qu’elle a versé à l’Etat gabonais, évoquant un accord confidentiel. Un porte-parole du ministère gabonais du Pétrole s’est aussi refusé à tout commentaire à ce sujet.
Dans les milieux de l’industrie pétro-gazière, on estime cependant le montant du dédommagement servi par Addax à l’Etat gabonais est exceptionnellement pour un seul gisement de pétrole.
Le différend opposant l’Etat gabonais à Addax avait fait craindre à certains acteurs de l’industrie pétrolière une dégradation du climat des affaires au Gabon, où le gouvernement cherche à attribuer dans les prochains mois une série de licences d'exploration en offshore profond et très profond pour doubler sa production à 500 000 barils par jour (bpj).