Agence Ecofin TikTok Agence Ecofin Youtube Agence WhatsApp
Agence Ecofin
Yaoundé - Cotonou - Lomé - Dakar - Abidjan - Libreville - Genève

Afrique du Sud : fronde contre une loi qui oblige les sociétés de sécurité étrangères à céder le contrôle

  • Date de création: 08 avril 2015 16:00

(Agence Ecofin) - Les multinationales de la sécurité opérant en Afrique du Sud  ont appelé, le 6 avril, le président Jacob Zuma à renoncer à promulguer une loi les obligeant à céder le contrôle de leurs filiales sud-africaines à des actionnaires locaux.

Ces entreprises, dont Securitas, G4S, AD et Chubb fournissent essentiellement du personnel de gardiennage, convoyeurs de fonds et vigiles. Le gouvernement justifie cette loi par des menaces pour la sécurité nationale. Le ministre de la Police Nkosinathi Nhleko a annoncé tout récemment que l'Afrique du Sud était prête à dénoncer ses engagements auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour faire appliquer la loi.

Les entreprises actives dans le domaine de la sécurité et les milieux des affaires comparent, cependant, la nouvelle loi à la politique «d'indigénisation» menée par le régime du président Robert Mugabe au Zimbabwe. Elles accusent aussi le gouvernement  d'agir au bénéfice d'intérêts privés désireux de mettre la main sur ce secteur lucratif.

«Je voudrais vraiment supplier notre président, cette loi fera un tort irréparable à toute notre économie (...) Elle ruine notre réputation», a déclaré lors d'un point presse Herman Mashaba, un investisseur sud-africain noir du secteur. «Il est complètement déloyal d'exiger de nos partenaires qu'ils cèdent leurs parts. Si le président ignore toutes nos supplications et signe vraiment ce texte, nous n'aurons pas d'autres choix que d'aller devant les tribunaux», a-t-il ajouté.

Avec 480 000 salariés, le secteur de la sécurité est le premier employeur privé de main d'oeuvre non qualifiée en Afrique du Sud. La loi, votée par les deux chambres du Parlement sud-africain, n'attend plus que la signature de M. Zuma.

L’avocat Peter Leon du cabinet Webber Wentzel note, cependant, que le fait d’obliger les multinationales de vendre le pourcentage de capital dépassant le seuil de 49%  dans leurs filiales sud-africaines est contraire à la Constitution de 1996 qui protège la propriété privée.

Lire aussi

11/04/2014 - A l’approche des élections, le gouvernement sud-africain « recommande » une réforme agraire

14/05/2013 - Aliko Dangote appelle l’Afrique du Sud à revoir sa politique de Black Economic Empowerment

11/12/2014 - L’économie sud-africaine présente « des risques considérables », selon le FMI

Enveloppe Recevez chaque semaine la lettre
Ecofin Droits