Nigéria: les entreprises de plus de 500 millions $ de CA pourraient être contraintes de s'introduire en bourse
(Agence Ecofin) - Une loi qui devrait contraindre les entreprises possédant un actionnariat et un chiffre d'affaires respectivement de 40 milliards de nairas (246 millions $) et de 80 milliards de nairas (491,89 millions $) à s'introduire sur le Nigerian Stock Exchange, est actuellement en deuxième lecture au sein du parlement nigérian, a-t-on appris des sources médiatiques dans ce pays
Selon le député Chris Emeka Azubogu qui l'initiateur de la proposition de cette loi, son adoption permettrait d'avoir une meilleure régulation des entreprises, en même temps qu'elle permettra de dynamiser le marché financier nigérian, qui est le deuxième d'Afrique. « Si un financement approprié est offert aux propriétaires d'entreprises ou de petites entreprises dans le pays, cela aidera à mettre en place une structure des affaires plus solide qui permettra de réduire le taux de chômage », a expliqué le député Azubogu
Cependant, la loi ne trouve pas que des défenseurs. Un autre député nigérian, Fort Dike est opposé au projet. Dans son argumentaire il fait valoir qu'une loi qui contraint les entreprises à ouvrir leurs actionnariats sur le marché des capitaux est contraire à la loi de liberté d'entreprendre. « C'est contre la règle des affaires de forcer les entreprises à s'introduire sur le marché financier. On ne devrait pas laisser cette loi passer, au risque de devoir passer pour des ignorants aux yeux de la classe des affaires », a-t-il fait savoir.
Mais il semble, à la lecture de diverses réactions au sein du parlement nigérian, que les tendances favorables sont nombreuses. Certains députés se sentent investis de la mission de réguler le secteur privé. Pour d'autres, il est utile de faire en sorte que les Nigérians puissent bénéficier des retombés de leur économie, et le marché financier est le cadre approprié pour qu'une telle chose arrive.
Rappelons qu'au 3 juillet 2014, la capitalisation boursière du Nigéria était de 83,77 milliards de dollars. Seulement, la valeur totale des titres échangés, soit 166 millions $ ne représente que 9,7% de la capitalisation boursière. Dans le même temps, un volume global de 27 milliards de titres ont changé de main représentant quand-même 72% des titres flottant sur le NSE.
Idriss Linge