(Agence Ecofin) - L'année 2017 devrait être plus intéressante pour les revenus en devises de la Zambie, deuxième producteur de cuivre en Afrique. Les prix de cette ressource minérale ont progressé en fin d'année 2016, dopés par les annonces de relance de construction de l'Amérique par Donald Trump, le futur président des Etats Unis. Il y a aussi la forte hausse de la demande chinoise qui représente près de 50% de la demande globale.
Dans ce contexte, les prévisions des analystes en ce début d'année 2017 sont très optimistes. En tête on retrouve ceux de la banque d'investissement américaine Goldman Sachs, qui prédit la tonne de cuivre à 6200 $. Molly Shut, analyste chez BMI Research va même jusqu'à prédire que le marché mondial du cuivre connaîtra un déficit vers l'année 2019.
Sur le plan opérationnel, les géants du secteur sont tout aussi optimistes. Andrew Cole, un des analystes en chef chez Metal Bulletin Research a relevé que plusieurs investisseurs se constituaient des caisses de guerre pour des actifs liés aux ressources minières. Certains acteurs de terrain lui donnent raison.
BHP Billiton, le deuxième producteur de cuivre au monde coté en bourse, a indiqué dans son rapport annuel qu'il prévoyait d’accroître ses dépenses d'exploration de 29% en 2017 et qu'il devrait consacrer plusieurs centaines de millions $ à la recherche des gisements de cuivre et de pétrole.
Concrètement pour la Zambie, cela impliquerait un retour à un certain équilibre dans les comptes publics, si ces bonnes prévisions se confirmaient. Le pays a été fortement impacté par la baisse des prix du métal rouge, qui lui procure près de 70% de ses revenus en devises.
Dans un tel contexte, les revenus de tous les autres secteurs ont fortement été pénalisés, déjà par une baisse des chiffres d'affaires, associée à une crise monétaire qui s’est traduite par une dévaluation du Kwacha. Sur le marché des capitaux, le Lusaka Securities Exchange a vu son principal indice réaliser la plus mauvaise des performances de toutes les bourses africaines.
Mais la banque centrale zambienne, dans son dernier rapport de politique monétaire, était elle-même sur des perspectives positives à moyen terme. Une position qu'elle a justifiée par une remontée des prix des ressources minières, la stabilisation des importations et une baisse des pressions inflationnistes. Toutefois, elle a maintenu ses taux d'intervention à 15,5%, mais permet désormais aux banques commerciales d'avoir plus facilement accès à ses services de refinancements.
Idriss Linge
Sofitel Manhattan, NY, USA