(Agence Ecofin) - Le gouvernement ivoirien via le comité de privatisation a lancé, ce mardi 27 août 2016, un avis à manifestation d’intérêt pour la privatisation de la Compagnie ivoirienne pour le développement des textiles (CIDT).
Selon le comité de privatisation, cette cession de la CIDT à « un investisseur privé, ayant seul ou en consortium, une capacité financière et des références avérées, dans la gestion de la filière cotonnière et l’exploitation d’une unité agro-industrielle de coton », se fera en trois étapes.
Dans un premier temps, il s’agira de céder, à ce repreneur privé, 33,33% du capital de la CIDT. Par la suite, en 2020, ce sont à nouveau 46,7% de parts lui seront cédées en vue porter sa participation à 80% du capital, dont 13% en portage. L’Etat conservera alors 20% du capital.
Enfin, et c’est la troisième étape, la CIDT sera introduite à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), à travers la cession de 10% des parts de l’Etat de Côte d’Ivoire. Ainsi que des 13% détenus par le repreneur privé en portage, dont 3% réservés aux salariés de la CIDT et aux planteurs de graine.
Par ailleurs, le comité de privatisation indique le repreneur privé, en plus du prix de cession de la participation de 33,33%, doit être en mesure d’apporter, à la CIDT, « un financement de 16,9 milliards FCFA (28,8 millions) pour lui permettre de poursuivre ses activités ». Ce prêt sera transformé pour partie en capital, et pour le reste en compte courant d’associé, précise-t-on.
Cette décision de privatisation de la CIDT intervient un peu plus d’un an après la signature d’une convention de financement d’environ 17 milliards de FCFA (30 millions $) avec Afreximbank. L’objectif annoncé étant de multiplier la production cotonnière de la CIDT par trois (3) afin de franchir la barre des 100 000 tonnes d’ici 2018.
En effet, en raison de nombreuses difficultés, la production de cette compagnie qui atteignait les 120 000 tonnes de coton avant la crise ivoirienne (en 2002), a progressivement baissé pour se retrouver à environ 50 000 tonnes.
A noter, par ailleurs, que depuis la libéralisation de la filière coton démarrée en 1996 en Côte d’Ivoire, et marquée par la perte de monopole de la CIDT, le secteur a vu l’entrée de plusieurs compagnies privées. Au nombre desquelles on compte : la Compagnie ivoirienne de coton (COIC), Ivoire Coton (groupe IPS), la société industrielle de Coton des savanes (Sicosa), la Société de développement des opérations agro-industrielles (Dopa) et la Société d'exploitation cotonnière Olam (Seco).
Avec 450 000 tonnes lors de la saison 2014/2015, la Côte d’Ivoire se positionne comme la 3ème producteur de coton graine en Afrique de l'Ouest, après le Burkina Faso et le Mali.
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