(Agence Ecofin) - Pas de développement de l’industrie du textile en Afrique sans le coton africain. C’est le message qu’ont tenu à faire passer les créateurs de mode, Pathé Ouédraogo et Sidahmed Alphadi, respectivement d’origines burkinabè et nigérienne, durant les 52e Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), à Ahmedabad, en Inde.
Rassemblés lors de la session « Fashionomics », de ladite réunion, les deux acteurs ont rappelé que la fourniture en coton africain, pour les industries, ne progresse pas, en dépit du potentiel certain du segment textile-habillement du continent (31 milliards $ en Afrique subsaharienne selon la BAD).
« Nous avions demandé que les pays producteurs de coton conservent au moins 25 % de leur production. Mais ça n’a jamais été respecté : c’est à peine si nous en gardons 2 %.», a déploré S. Alphadi. « Croire que l’industrie de la mode, ce sont les autres, c’est faux. L’Afrique peut habiller l’Afrique. Mais pour ce faire, elle a besoin de son coton.», a renchéri pour sa part, M. Ouédraogo.
Si, partant de ce constat, les deux acteurs plaident en faveur d’une limitation des quantités de coton exportées, ils ne réduisent pas toutefois l’essor du textile africain, à la seule amélioration de la disponibilité en la matière première.
En effet, précise le duo, pour profiter des perspectives favorables pour le secteur, il faudra également mettre l’accent sur la formation des jeunes et créer un environnement favorable, notamment, à travers un meilleur accompagnement financier et une implication accrue des gouvernements dans l’accès aux infrastructures.
Pour rappel, d’après les estimations de la BAD, l’industrie de la mode africaine pourrait générer 15,5 millions $, d’ici cinq ans, soit environ 1% de la valeur de l’industrie à l’échelle mondiale (1,3 milliard $).
Espoir Olodo
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.