(Agence Ecofin) - Dans les pays africains, le marché du divertissement et des médias a entamé une croissance qui sera soutenue sur 5 ans (2014-2018), ceci grâce à une meilleure qualité de l’accès Internet. Cette projection est faite dans un rapport publié par le cabinet international Pwc qui développe des missions d'audit, d'expertise et de conseil dans divers secteurs d’activités.
Le marché sud-africain du divertissement et des médias sera en tête de croissance avec un taux de 10,2%, se chiffrant à 190,4 milliards de rands. C’est l’Internet qui portera cette vitalité. Les revenus combinés de l'accès Internet et la publicité sur Internet sont estimés à 71,6 milliards de rands en 2018, soit 37,6% du chiffre d'affaires, selon la 5ème édition des perspectives de PwC sur le divertissement et les medias en Afrique du Sud.
« La croissance de l'industrie du divertissement et des médias en Afrique du Sud est en grande partie tirée par l'Internet et par l'amour de consommateurs de nouvelles technologies, en particulier la technologie mobile, tels que les smartphones et les tablettes, ainsi que des applications alimentées par l'analyse de données et de services de cloud. La technologie est de plus en plus tirée par les besoins et les attentes des consommateurs », explique Vicki Myburgh de PwC Afrique du Sud.
Le digital va davantage profiter aux jeux vidéo et à la radio, avec des taux de croissance à 9% et 8,2% respectivement. « Les jeux vidéo ont fait le meilleur passage au numérique, en grande partie en raison de la popularité du jeu sur mobile, mais aussi en raison de l'accroissement du potentiel pour la distribution numérique des jeux de la console », explique Vicki Myburgh. Le cabinet Pwc prédit déjà que 27% des revenus de la console devraient être numériques en 2018.
La télévision restera le deuxième plus grand segment. Les revenus combinés des abonnements de télévision et de la publicité devraient atteindre 39,6 milliards de rands d’ici 2018. Sur 5 ans tout de même, la part de la publicité à la télé sera en baisse, passant de 38% à 33% du chiffre d’affaires, à cause du basculement sur Internet.
Le sport connaîtra sa part de croissance en Afrique du sud grâce au sponsoring et à l’achat des droits de diffusion par les médias. Les recettes totales du sport vont atteindre 20,5 milliards de rands en 2018, soit une augmentation de 14,8 milliards. Par ailleurs, les utilisateurs finaux des produits et services de l'industrie du divertissement et des médias vont dépenser 128,1 milliards de rands en 2018, contre 72,8 milliards en 2013. Les recettes de l'industrie du film devraient augmenter dans les 5 prochaines années, pour atteindre 3,4 milliards de rands en 2018. La vidéo domestique va contribuer à booster le secteur du cinéma.
Le segment de la musique reste à la traîne au sein de l’industrie du divertissement et des médias en Afrique du Sud. Le chiffre d'affaires annuel devrait se stabiliser à 2,18 milliards de rands jusqu’en 2018. Le numérique profitera moins au segment de la presse écrite et du livre, avec des revenus inférieurs à 7% du total. Les consommateurs pourront consulter les journaux et les magazines en ligne, mais la monétisation de ces consommateurs reste un défi pour les entreprises en Afrique du Sud.
Nigéria
Le marché du divertissement et des médias sera également en nette croissance dans d’autres pays africains. Au Nigéria, le chiffre d’affaires va plus que doubler, passant de 4 milliards de dollars américains en 2013 à 8,5 milliards en 2018. C’est la croissance la plus rapide au monde dans le secteur. Au Nigéria, le nombre d'abonnés Internet mobile atteindra 50,4 millions en 2018, contre seulement 7,7 millions en 2013. Toutefois, pour davantage booster le marché, il faut revoir à la baisse le coût encore prohibitif des services mobiles à haut débit. La télévision sera portée par la publicité, les abonnements et les frais de licence. La progression sera constante pour atteindre un milliard de dollars en 2018.
Kenya
Le Kenya ne sera pas à la traîne. Avec 1,7 milliard de dollars de recette en 2013, le pays enregistrera 3,1 milliards de dollars en 2018. Les usages de la bande passante internationale continuent de croître. Ici également, l'accès Internet sera le moteur de la télévision et de la radio dont les recettes cumulées seront d’un milliard de dollars au terme de la période de prévision.
Angola, Ghana et Tanzanie
La prochaine vague des marchés en croissance en Afrique sera portée par l’Angola, le Ghana et la Tanzanie. En Angola, les privés investissent de plus en plus dans les médias, même si l’Etat jouit encore du monopole. La télévision payante touche tout de même 75% de la population. Le Ghana dispose d’une infrastructure de télévision et d’Internet acceptable. Les consommateurs sont de plus en plus réceptifs à la publicité. Après la baisse de 2011, les recettes publicitaires globales ont repris leur croissance, atteignant 73,3 millions de dollars américains en 2012. À la fin 2013, 58% des ménages avaient accès à un téléviseur. Les quatre principales chaînes hertziennes ont constitué 96% du temps d'audience et 12% des foyers Tv sont numériques.
En Tanzanie enfin, l’accès à la télévision va reprendre après l’arrêt de l’analogie alors que la population ne semblait pas prête. La radio domine le secteur de la publicité, avec 50% des parts. La télévision se taille environ 30%. Sur ce plan, la Tanzanie est devant l’Angola et le Ghana.
Assongmo Necdem
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