(Agence Ecofin) - Lonmin a dégringolé de 11,5% sur le Johannesburg Stock Exchange lundi 15 mai 2017. Dans le cadre de la publication de ses résultats pour son deuxième trimestre qui s'achève le 31 mars, ses responsables ont annoncé une hausse des charges d'exploitation, couplée à une baisse des volumes de production et surtout la dépréciation de la valeur de certains de leurs actifs.
« J'ai peur oui. Je pense que pour la viabilité des affaires chez Lonmin, ils ont besoin d'un prix de platine beaucoup plus élevé, et c'est ce qui rend tout le monde vraiment inquiet. Il y a déjà eu quelques dépréciations et il y en a encore eu pour 146 millions de dollars, cette fois-ci », a expliqué Anthea Gardner, la directrice exécutive de Cartesian Capital, dans une interview accordée à une chaîne de radio locale sud-africaine.
L'opérateur a en effet indiqué que ses volumes de platine produits ont baissé de 8%, malgré une augmentation des volumes de minerais traités. Les quantités vendues ont aussi baissé de 18,2%, alors que les charges d'exploitation ont augmenté de 13,9%, pour atteindre pratiquement 11 830 Rands (896 $) par unité de production de platine, pour des revenus maximum de 11 250 Rands.
Dans ce contexte, Lonmin a concédé une perte nette par unité de production de l'ordre de 580 rands, à laquelle il faut ajouter la dépréciation de certains de ses actifs, en rapport avec la baisse des prix sur le marché international. Les pertes effectives et potentielles, se cumulent ainsi à 181 millions $, dont 141 millions $ rien que pour la dépréciation.
Les analystes du secteur et plusieurs firmes d'investissement proche de l'entreprise, estiment qu'il devient impératif que les prix du platine repartent à la hausse, car il faut à tout prix éviter une nouvelle dépréciation. Lonmin a récemment obtenu des facilités bancaires s'adossant sur les promesses de ces actifs. Une nouvelle perte de leur valeur potentielle, lui serait fatale.
L'entreprise a des charges fixe de l'ordre de 110 million $ en cash, or elle disposait à la fin de la période sous revue, d'une trésorerie de seulement 75 millions $. Malgré ses défis de production, ses dirigeants restent confiants quant à la possibilité d'atteindre les objectifs de vente. Le marché visiblement veut avoir plus d'éléments pour en être convaincu.
Idriss Linge
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