(Agence Ecofin) - En raison de la non-signature par Abuja du nouvel Accord de Partenariat Economique (APE) avec l’Union européenne (UE), les compagnies nigérianes présentes dans la transformation du cacao ont vu les coûts d’exportations de leurs produits augmenter de 30%.
«Cette situation rend les exportations de produits nigérians à base de beurre de cacao moins compétitifs sur le marché international et provoque des pertes sèches pour l’industrie nationale » a déclaré Felix Oladunjoye, sécrétaire exécutif de l’association nigériane des transformateurs de cacao (COPAN) à Bloomberg.
Mais la hausse du coût des exportations n’est pas le seul facteur entravant le développement de ces industries, puisqu’elles sont grevées par des dettes évaluées à 40 milliards de nairas. Ces emprunts contractés auprès des institutions bancaires les empêchent d’accéder à de nouvelles lignes de crédits explique M Oladunjoye.
En outre, les transformateurs rencontrent de plus en plus de difficultés à se procurer de la matière première de bonne qualité sur un marché national dominé par les acheteurs sous contrat avec les exportateurs. Pour illustrer la gravité de la situation, le dirigeant indique que 8 unités de production, basées dans le bassin cacaoyer du pays et disposant d’une capacité de transformation combinée de 155 000 tonnes l’an, ne tournent plus qu’à 25% de leurs possibilités.
Le Nigeria, qui est le quatrième producteur mondial de cacao derrière la Côte d’Ivoire, le Ghana et l’Indonésie, avait rejeté en mai dernier le nouvel accord de partenariat économique avec Bruxelles. Les dirigeants du pays, les seuls en Afrique de l’ouest à avoir dit non à ces accords, avaient alors motivé leur refus par l’existence dans cet accord d’une clause abolissant les droits d’importations sur les biens de consommation qui allait livrer son marché au dumping et entraîner des pertes d’emplois.
Aaron Akinocho
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.