(Agence Ecofin) - La proposition d’accord entre l’UE et le Maroc sur la libéralisation du commerce des produits de l'agriculture et de la pêche, signé le 17 décembre 2009, a été discuté mardi en séance plénière au Parlement européen et devrait être voté aujourd’hui, dernière étape pour compléter le processus de ratification du traité.
Il prévoit notamment la libéralisation immédiate de 45 % des exportations de l'UE (en valeur) vers le Maroc (70% sur 10 ans) et de 55 % des importations européennes en provenance du Maroc. Les aliments en conserve, la plupart des fruits et légumes (sauf les haricots, amandes et pommes), les céréales (sauf le blé tendre et le blé dur), la plupart des produits laitiers (sauf le lait UHT et la poudre de lait entier) venant de l’UE seraient totalement libéralisés d'ici 10 ans. Les contingents tarifaires pour les produits non libéralisés (viande, salaisons, blé tendre, huile d'olive…) seraient également augmentés. Les importations de la plupart des produits marocains sensibles sur le marché européen (tomates, ail, concombres, courgettes, clémentines, fraises…) ne seraient pas complètement libéralisées, mais les contingents tarifaires seraient accrus avec le maintien du système de prix d'entrée minimum.
L’accord suscite d’importants débats au sein du Parlement. Les Verts se positionnent contre avec José Bové, rapporteur de l’accord, qui estime que ce dernier placerait les agriculteurs européens dans une situation de concurrence plus difficile, qu'il entraverait le développement d'une agriculture équilibrée au Maroc, ne garantirait aucunement que cesse le travail des enfants ou permette aux agriculteurs marocains de rejoindre des syndicats. Sans oublier, souligne-t-il, « les contrôles inadéquats sur les quantités de biens importés, les faibles prix d'entrée pour les produits marocains et l'inclusion du Sahara occidental dans l'accord proposé ».
En revanche, les partis populaires, socio-démocrates, libéraux, démocrates, conservateurs et réformateurs y sont favorables.
Cristiana Muscardini, membre du Parti populaire européen, estime que l’accord « représente une chance pour l'Europe d'encourager le développement de la zone Euromed et de pays comme le Maroc ». Il devrait permettre au Maroc de développer son secteur agricole « par des exportations et importations européennes » et à l'UE d’ « ouvrir ses marchés à la région méditerranéenne ».
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