(Agence Ecofin) - L'Algérie vient d’autoriser à nouveau la remise documentaire (Remdoc) comme moyen de paiement des importations de produits finis. L’article 81 de la loi de finances 2014, publiée le 2 janvier au Journal officiel, stipule en effet que «les importations destinées à la revente en l’état ne peuvent s’effectuer qu’au moyen du crédit documentaire ou de la remise documentaire». Il vient modifier l’article 69 de la loi de finances complémentaire de 2009 avait imposé le crédit documentaire (Credoc) comme unique moyen de paiement des achats à l’étranger afin de lutter contre la hausse de la facture des importations.
«Le rétablissement de la remise documentaire vient après l’échec du Credoc à freiner l’envolée des importations et à réguler les opérations du commerce extérieur», a expliqué le président de la commission finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (parlement algérien, NDLR), Khalil Mahi.Les importations n’ont pas, en effet, cessé d’augmenter, en raison notamment de l’amélioration du pouvoir d’achat d’une large frange de la population sous l’effet des augmentations salariales.
Entre janvier et novembre 2013, les importations algériennes ont atteint 49,66 milliards de dollars contre 45,70 milliards en 2012, soit une hausse de 8,65%, selon des statistiques officielles.
M. Mahi a, par ailleurs, indiqué que l’institution du Credoc, comme seul moyen de payement des importations, a généré des difficultés de trésorerie pour les entreprises algériennes qui se sont retrouvées contraintes à régler leurs factures trois ou quatre mois avant la réception des marchandises.
Selon lui, le Credoc a profité aux banques algériennes qui ont vu leurs rémunérations se multiplier ainsi qu’aux fournisseurs étrangers qui font tourner l’argent des entreprises algériennes durant de longues périodes avant la livraison des commandes.
La remise documentaire est une technique par laquelle un exportateur remet à sa banque des documents (factures, documents de transport) en lui confiant l'ordre d'en assurer le recouvrement auprès de l'importateur. Dans le cadre de ce système, l’importateur effectue le règlement au dénouement de la transaction commerciale.
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