(Agence Ecofin) - Au Nigéria, les importations de blé durant le premier trimestre de l’année en cours ont augmenté de 54% pour s’établir à 201 millions $, contre 130,9 millions $ sur la même période en 2016, d’après le Bureau national des statistiques (NBS).
Selon la même source, cette hausse est à attribuer à un faible niveau de farine de manioc de haute qualité (FMHQ) sur le marché, qui est utilisée comme complément dans la production de farine de blé pour réduire l’utilisation du blé lui-même.
Selon Nike Tinier qui est à la tête de l’association des acteurs du l’industrie du manioc au Nigéria, la FMHQ n’est plus fournie en grande quantité aux producteurs de farine de blé parce que les prix proposés par ces derniers sont trop bas. « Ils veulent nous acheter la tonne de FMHQ à 80000 nairas (248$) alors que nous estimons que le double nous serait plus profitable », affirme Tinier, expliquant la hausse du prix exigée, par une augmentation significative des prix du manioc brut, dont est dérivée la FMHQ.
Dans un rapport récent, la FAO projette les importations de blé du Nigéria à 4,6 millions de tonnes cette année, soit une hausse de 100 000 tonnes par rapport à l’année écoulée. Ceci en dépit des efforts fournis par l’exécutif en vue de booster la production locale.
A ce propos, le président de l’association des producteurs de blé, Saleh Mohammed, blâme les conflits avec Boko Haram dans le nord-est du pays. « Avant ces conflits, l’Etat de Borno dans le nord-est, à lui seul contribuait à 30% de la production nationale mais depuis, plus rien », a-t-il indiqué.
Le Nigéria est le quatrième plus grand importateur de blé en Afrique avec 4,5 millions de tonnes par an (pour une production de 60 000 tonnes), derrière l’Egypte, l’Algérie et le Maroc.
Schadrac Akinocho
Meknès, Maroc.