(Agence Ecofin) - 1100 francs Cfa. C’est ce que percevront les producteurs ivoiriens de cacao pour chaque kilogramme de fève vendu durant la nouvelle campagne qui débute le 1er octobre. Le gouvernement a décidé de relever de 10% le prix au producteur (précédemment de1000 francs Cfa/kilogramme).
Selon Reuters, qui cite une source du ministère des finances, cette hausse va contre l’avis du conseil du café cacao (CCC) qui aurait recommandé le maintien du prix au producteur à son niveau de la campagne 2015/2016. « Contrairement aux autres années durant lesquelles ils nous demandaient d’offrir les prix les plus élevés, cette fois-ci ils nous demandent de maintenir les niveaux de prix en raison des conditions du marché », explique le responsable.
Alors que les cours mondiaux de la fève ont entamé un mouvement de recul le mois dernier, le régulateur ivoirien pense que cette dynamique se maintiendra jusqu’au mois de décembre, d’où sa recommandation de plutôt doubler son fonds de réserve en le portant à 150 milliards de francs Cfa. Cependant, l’exécutif a préféré passer outre, permettant au prix au producteur de poursuivre le mouvement haussier qu’il lui a imprimé depuis la campagne 2012/2013.
Du côté des acteurs de la filière, on estime que la saison 2016/2017 connaîtra un début au ralenti. En effet, entre le 1er octobre et la fin du mois de novembre, la production pourrait être de 350 000 tonnes, contre 546 000 tonnes lors de l'exercice précédent. En outre, le pays ne dispose plus de stock car toutes les fèves ont été vendues en raison de la faiblesse de la récolte à la mi-saison. « Lors des deux ou trois dernières années, nous avions en stock de grandes quantités au mois de septembre et nous attendions une hausse des prix pour les écouler. L’an dernier, il y avait encore 2000 tonnes en attente, mais cette année, nous n’avons plus rien », confient-ils.
Cependant, les experts ne sont pas encore parvenus à déterminer quel sera l'impact final de ce début de campagne relativement poussif sur la récolte totale. Lors de la saison précédente, la production a tourné autour de 1,5 million de tonnes contre 1,73 million de tonnes un an plus tôt.
Aaron Akinocho
Meknès, Maroc.