(Agence Ecofin) - « Quiconque veut survivre dans l’industrie du cacao, aujourd’hui, doit être détenu par une entreprise étrangère ou doit être engagé dans un partenariat qui lui procure un avantage financier, un avantage de marché et un accès aux dollars pour l’aider dans les importations.» Ces aveux d’Akin Laoye, directeur exécutif de la FTN Cocoa Processors Plc, une entreprise de transformation de cacao du Nigéria, témoignent de la fragilité des entreprises du secteur dans un contexte économique marqué par la baisse de la valeur du naira par rapport au dollar.
Dans le cas d’espèce, les symptômes de cette fragilité se manifestent à la FTN Cocoa Processors Plc, par une baisse de l’activité de transformation. Elle ne broie désormais, les fèves de cacao, qu’à 4% de ses capacités.
Du fait de l’impact négatif de la dépréciation du naira sur les importations, les factures liées aux achats d’engrais et de produits phytosanitaires des producteurs se sont envolées au cours de ces deux dernières années. Cette situation s’est répercutée négativement sur les prix de vente du cacao.
Ainsi, en l’espace de deux ans, selon M. Laoye, le coût d’une tonne de cacao est passé à 1,2 million de nairas (3 800$) contre un prix précédent compris entre 450 000 nairas (1 427$) et 650 000 nairas (2 060$).
Par ailleurs, pour compenser leurs pertes, selon le dirigeant, les producteurs locaux se tournent vers le marché noir pour écouler leurs produits, à la faveur d’un taux de change du naira plus élevé. « En tant qu’entreprise transformatrice de cacao, nous sommes inquiets », confie-t-il.
Selon le responsable, seulement 3 entreprises nigérianes de transformation du cacao opèrent actuellement contre 8, en 2014. Parmi les 3 entreprises qui fonctionnent encore, il estime que 2 survivent uniquement en raison de leur affiliation à des compagnies étrangères. La FTN est détenue, à 40%, par la compagnie britannique Transmar qui a déjà investi plus de 1 milliard de nairas (3 millions $) dans l’entreprise.
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