(Agence Ecofin) - En Côte d’Ivoire, le renforcement des contrôles dans les ports, initié par le gouvernement en octobre passé, a doublé le temps nécessaire au chargement des fèves de cacao créant un goulet d’étranglement. Selon les exportateurs de la matière première, le délai d’attente du cacao en provenance des exploitations qui variait de cinq à sept jours est passé à un intervalle allant de 10 à 15 jours.
Conséquence de cette situation, l’entassement d’environ 150 000 tonnes de fèves et de produits semi-finis, dans les entrepôts à Abidjan et à San Pedro. «Tous les entrepôts du port sont pleins de cacao. Il y a environ 100 000 tonnes à San Pedro seule et le cacao continue d’arriver» a confié un exportateur à Reuters. Selon les autorités, le renforcement des contrôles vise à limiter la capacité des transitaires à frauder l’Etat. En effet, ces derniers sont supposés payer des taxes et des frais de douanes au nom des exportateurs mais beaucoup se dérobent à cette obligation.
Si les douanes ivoiriennes reconnaissent que la mesure entraîne quelques difficultés, elles estiment cependant que les exportateurs exagèrent sur l’importance de celles-ci. Ainsi, affirme un officier des douanes «Il y a bien entendu quelques petits problèmes, mais les exportateurs exagèrent. Les chargements prennent deux à trois jours supplémentaires, pas plus. Mais nous nous évertuons à régler le problème le plus vite possible.»
De leur côté les exportateurs indiquent que les retards dérèglent le cycle des chargements, leur créent des frais supplémentaires en pénalités auprès des armateurs et en coût de location des entrepôts.
Aaron Akinocho
Meknès, Maroc.