(Agence Ecofin) - Les pays producteurs de cacao doivent-ils ralentir la cadence? Au cours d’une conférence de presse, Jean-Marc Anga (photo), directeur exécutif de l’organisation internationale du cacao (ICCO), a tenu à prévenir ces derniers des dangers d’une éventuelle surproduction de la denrée. S’exprimant sur la progression de la production ivoirienne, le dirigeant a déclaré : «il est difficile, voire impossible, qu’une production nationale passe de 1,3 millions en 2013 à 1,74 millions de tonnes de cacao en 2014. 400.000 tonnes de plus, c’est énorme!». Et de poursuivre en suggérant que si cette dynamique était maintenue, le cap des 2 millions de tonnes pourrait être très vite franchi.
Le premier méfait du «démon de la surproduction » ainsi que le qualifie Jean-Marc Anga, sera d’entraîner la chute les cours du cacao ce qui impactera sur le revenu des producteurs. Mais ceux-ci ne seront pas les seules victimes puisque leurs Etats seront aussi affectés en raison de l’importance de la contribution du cacao à leurs recettes. A titre d’exemple, le secteur agricole ivoirien, principalement dominé par la cacaoculture représente 22% du PIB ivoirien, contribue à la moitié des recettes d’exportation du pays, et occupe 2/3 de la population active.
Selon le dirigeant, une augmentation raisonnable de la production est la seule issue. Il reste à savoir si ce message sera entendu dans un contexte où les cours du cacao sont très hauts en raison du risque de pénurie de la matière première brandi par tout le secteur.
D’après les prévisions de l’ICCO, la production ivoirienne baissera de 20 000 tonnes pour se fixer à 1,72 million de tonnes au terme de la campagne en cours tandis qu’au Ghana le recul sera de 70 000 tonnes avec une production de 850 000 tonnes. Cette régression est essentiellement liée à l’harmattan et aux maladies affectant les cacaoyers.
Aaron Akinocho
Bruxelles, Belgique - Paying More for a Sustainable Cocoa.