(Agence Ecofin) - Au Ghana, l’exécutif vient d’annoncer les prix aux producteurs qui seront appliqués durant la nouvelle campagne cacaoyère qui s’ouvre. Ainsi, le vice-ministre des finances, Cassiel Ato Forson (photo), a indiqué que les producteurs percevront 7600 cedis (1914$) par tonne.
Ce prix, qui fixe la valeur du sac de 64 kg à 475 cedis, représente une augmentation de 11,8% par rapport aux tarifs pratiqués lors de la saison écoulée. « Ce prix est supérieur à celui pratiqué par notre principal concurrent, la Côte d’Ivoire », a déclaré M. Forson, lors d’une assemblée de chefs traditionnels et de producteurs d’or brun dans la ville de Tepa.
Le pays, qui vise une production de 850 000 à 900 000 tonnes de fèves, a indiqué que bien qu’il n’ait pas atteint son objectif de 850 000 tonnes au terme de la campagne 2015/2016, la production finale a été quand même meilleure que la saison 2014/2015 (où le pays n’avait récolté que 740 000 tonnes).
Avec un prix au producteur supérieur à celui pratiqué en Côte d’Ivoire, le Ghana veut d’abord maintenir sa production dans ses frontières. En effet, la chute du cedi contre le dollar avait par le passé encouragé la contrebande de la fève vers la nation éburnéenne. Cependant, la possibilité de voir les flux de cacao ivoirien exporté en contrebande se diriger vers le Ghana est bien réelle.
Ceci pourrait in fine gonfler la performance du pays et masquer les difficultés structurelles de la filière. En effet, le cacao ghanéen est confronté au vieillissement des arbres, à une mauvaise utilisation des engrais et au désamour de la filière par les jeunes qui trouvent les travaux liées à cette culture trop contraignants.
Aaron Akinocho
Meknès, Maroc.