(Agence Ecofin) - Le régulateur du marché financier ghanéen envisage de recourir aux market-makers (teneurs de marché), des opérateurs qui permettent une cotation continue des titres de dette, afin de dynamiser son marché obligataire. «La Securities and Exchange Commission travaille sur le recours aux teneurs de marché afin d’améliorer la liquidité du marché obligataire», a déclaréStephen Tetteh, le directeur général du Central Securities Depository Ghana Ltd, le dépositaire central ghanéen, cité par l’agence Bloomberg.
Les market-makers, appelés aussi teneurs de marché ou animateurs de marchés, sont des établissements agréés (banque, courtier, etc.) intervenant sur les marchés financiers pour leur propre compte, qui prennent l'engagement de fournir une cotation continue des obligations ou des actions, indépendamment de l'état du marché. Ces opérateurs contribuent ainsi à la liquidité et l'efficacité des échanges pour les market-takers (investisseurs institutionnels, trésoriers etc.). Les teneurs de marché se rémunèrent de cette activité par la différence entre leurs prix d'achat et de vente.
Contrairement au marché d’actions, le marché obligataire ghanéen reste atone malgré les réformes introduites ces dernières années. «Après la fusion décidée l’année dernière par la Banque centrale du Ghana entre le dépositaire des titres et la Bourse d’Accra, le marché obligataire ghanéen reste largement illiquide, en raison notamment de l’absence d’une plateforme électronique dédiée à la négociation des obligations», a souligné M. Tetteh, indiquant qu’une loi spécifique sera votée prochainement pour permettre à des banques et des courtiers de devenir des teneurs de marché.
Le directeur général du Central Securities Depository Ghana Ltd a, par ailleurs, révélé que la Securities and Exchange Commission compte aussi lancer une campagne de sensibilisation sur les avantages qu’offre le marché obligataire aux investisseurs.
Le programme de dynamisation du marché ghanéen de la dette intervient alors que le deuxième plus grand producteur africain de cacao prévoit de lancer cette année un emprunt obligataire destiné à réduire son déficit budgétaire à 8,5% du PIB en 2014, contre 10,2% en 2013.
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