(Agence Ecofin) - Après de longues années de bataille contre les intermédiaires de bourse et le gouvernement, le Nairobi Securities Exchange (marché financier kényan) a finalement débuté mercredi 23 juillet 2014, son introduction en bourse, et offre un volume global de 63,5 millions de titres, au prix de 9,5 shillings l'action.
Les responsables du NSE ont dévoilé une nouvelle dimension de son expansion, avec l'ambition d'ouvrir des filiales dans quatre pays d’Afrique de l'est et centrale, notamment la République démocratique du Congo, la Somalie, le Soudan du sud et le Burundi. Le but de cette opération sera de respecter l'engagement pris de développer les marchés financiers dans la sous-région, mais surtout de diversifier ses sources de revenus, et tirer profits de ces pays qui, bien que sortant des conflits, présentent un profil de croissance économique intéressant.
L'opération devrait réduire à 59% la participation des intermédiaires de bourses dans le capital du NSE, et, dans les trois prochaines années, cette participation pourrait baisser à 40%, au fil de nouvelles ouvertures de capital. « C'est une développement positif qui permet à la bourse de Nairobi de gagner en transparence et en redevabilité. Jusque là elle fonctionnait comme si on était dans le cadre d'un club privé », a commenté Geoffrey Odundo, CEO de Kingdom Securities et un des directeurs du NSE, cité par des médias kényans.
Le prospectus d'introduction indique que, pour que l'introduction sur le marché principal soit effective, il faudrait que les souscriptions des investisseurs couvrent au moins 68,5% des titres offerts. Au cas contraire, l'introduction s'effectuera dans le compartiment alternatif. L'attractivité des titres NSE fait pourtant l'objet d'avis partagés, malgré un bénéfice net réalisé de 285 millions de shillings (3,24 millions $) en 2013.
Certains analystes estiment que les performances financières du NSE et son niveau de bénéfice a de quoi susciter l’appétit de plusieurs investisseurs. Pour d'autres, cette sécurité de rentabilité qu'offre le NSE, en fait justement un titre peu intéressant, car moins les risques sont importants autant le sont les rendements.
Quoiqu'il en soit l'affectation des fonds qui seront reçus de cette introduction en bourse a de quoi séduire. Une partie des fonds permettra au NSE de régler le prêt hypothécaire contracté auprès d'Equity Bank afin de s'offrir un nouvel immeuble, prêt qui a été obtenu au taux fort de 15% par an. Une autre partie des fonds servira a améliorer le parc informatique du marché financier.
Idriss Linge
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