(Agence Ecofin) - L'information qui circule depuis le début d'après-midi du mercredi 22 octobre 2014 s'est finalement avérée être exacte, le conseil d'administration de la Compagnie Générale Immobilière, dont les dirigeants sont au centre d'un scandale judiciaire, retire l’entreprise de la Bourse de Casablanca, après l’avoir suspendue la semaine précédente.
La décision aurait été prise sur la pression du ministère en charge des finances. Elle fait ainsi l'objet d'appréciations diverses, vivement critiquée par les petits investisseurs, tant elle était imprévisible. CGI fait en effet partie du top 10 des capitalisations boursières (précisément neuvième) de ce marché financier avec 13,34 milliards.
Pour l'instant le titre demeure suspendu, la radiation complète de la cote de la bourse étant conditionné par la réalisation d'une offre publique de retrait, à travers laquelle l'actionnaire majoritaire ou le groupe des actionnaires majoritaires, fait une offre de rachat aux investisseurs détenant des parts minoritaires, dans les même conditions d'autorisation que celle d'une introduction en bourse. Il faudra donc obtenir les accords de ces actionnaires minoritaires, du Conseil Déontologique des Valeurs Mobilière et de la Bourse de Casablanca.
Selon la loi marocaine, la procédure peut être accélérée si un groupe d'investisseurs détiennent une majorité supérieure ou égale à 90%, ce qui n'est pas le cas chez CGI où la Caisse de Dépôt et de Gestion, sa maison mère, et RMA Watanya détiennent respectivement 76,13% et 8,5%, selon des données disponibles sur le site de la Bourse de Casablanca.
L'enjeu aujourd'hui est de connaître l'offre qui sera faite dans le cadre de cette opération de retrait. Le cours de l'action CGI est actuellement à 725 dinars. Une valeur qui se présente en recul de 60,94% comparé à sa valeur d'acquisition, pour certains en 2009, de 1950,2 dirhams marocains. Or entre l'année 2009 et l'année 2013 les dividendes perçus par action auront seulement été 93 dirhams.
Toute offre publique de rachat en dessous de 1900 dirhams risque de se présenter comme un contre-investissement pour les petits porteurs qui menacent déjà de se constituer en groupe pour faire valoir leurs droits. La deuxième conséquence de cette décision risque d'être le désintérêt des investisseurs individuels pour des entreprises ayant pour principal actionnaire un démembrement de l'Etat.
Il semble encore trop tôt pour évaluer l'impact de la crise CGI sur les valeurs des autres entreprises du secteur de l'Immobilier. Pour la journée boursière du 22 octobre 2014, Douja Prom Addoha a réalisé la deuxième performance de la journée, en termes de valeur des transactions avec un total de 12,43 millions de dirhams de titres échangés dans une hausse de 2,45%. Alliances Développement elle aussi fait partie du tiercé des volumes de transaction en occupant la troisième place, avec 6,54 millions de dirhams de titres échangés.
Idriss Linge
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